DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 201

14 dec 1864 Nîmes GALABERT Victorin aa

Ce que la supérieure et lui-même ont décidé pour la Bulgarie. – Le P. Augustin. – Il lui prépare trois Frères convers. – Eprouvez bien les petits Bulgares avant de les envoyer. – Son mémoire.

Informations générales
  • DR05_201
  • 2400
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 201
  • Orig.ms. ACR, AJ 131; D'A., T.D. 32, n. 131, pp. 113-114.
Informations détaillées
  • 1 BULGARES
    1 COLLEGES
    1 CONGREGATION DES RITES
    1 CONSTITUTIONS
    1 CONSTITUTIONS DES OBLATES
    1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 CUISINIER
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 ECOLES ASSOMPTIONNISTES D'ORIENT
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 IMMEUBLES
    1 MENSONGE
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 NOMINATIONS
    1 OBLATES
    1 RELIGIEUSES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESIDENCES
    1 SUBSIDES
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    2 CHAMPOISEAU, CHARLES
    2 CHILIER, JACQUES
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 DROUYN DE LHUYS, EDOUARD
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VINCENT DE PAUL, SAINT
    3 ANDRINOPLE
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 14 décembre [18]64.
  • 14 dec 1864
  • Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

La supérieure g[énéra]le part à l’instant même. Tout est réglé. Au mois de mai, 4 religieuses partiront pour Andrinople, leurs noms sont donnés(1). Ainsi vous pouvez y compter. Seulement vous aviez dit qu’on fournirait une maison et une somme de 2.000 francs. J’espère que vous allez vous arranger pour que cette condition soit tenue. La supérieure, qui a des amis communs avec M. Drouyn de Lhuys, va pousser pour les demandes à faire par M. Champoiseau. Nul doute que si l’on donne q[uel]q[ue] chose, nous n’obtenions beaucoup. Quant à l’Ecole normale, elle s’appuiera sur les religieuses. Il me semble que nous avons fait un chef-d’oeuvre, en prenant dans la règle de l’Assomption tout ce qui peut être pris pour notre but, et, dans la règle de saint Vincent de Paul tout ce qui va à des filles destinées à vivre dans des villages ou à aider dans des collèges(2).

Quant au Père Augustin, il faut bien qu’il sache qu’il ne rentrera en France que pour aller chez lui. Je n’en veux dans aucune de nos maisons; qu’il ne se le dissimule pas. Il ne ferait que des cancans et des mensonges; ce serait la peste. Je vous prépare trois Frères convers: deux pour l’école, un pour la cuisine. Avec cela j’espère que vous pourrez vous tirer d’affaire. Dites au bon Frère Jacques que la supérieure générale m’a pris mon temps hier et ce matin, mais il me semble que les nouvelles que je vous donne sont assez importantes pour vous consoler de la brièveté de ma lettre.

Adieu et tout à vous. Eprouvez bien les petits Bulgares, avant de les envoyer. Mlle Combié, après avoir copié mon mémoire, l’a déchiré. Heureusement que Monseigneur de Nîmes en avait emporté une copie à Rome. Son secrétaire me le transcrira, je l’aurai alors(3).

Totus tibi.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. C'est l'espoir du P. d'Alzon et l'intention sincère de Mère M.-Eugénie en ce mois de décembre 1864, mais les choses évolueront de tout autre façon.
2. Mère M.-Eugénie avait apporté à Nîmes diverses règles religieuses (en novembre 1865, elle les réclame au P. d'Alzon), mais ce sont la règle de l'Assomption et celle des Soeurs de Charité qui seront la base des constitutions qu'elle-même et le P. d'Alzon élaborèrent dans la première quinzaine de décembre 1864 pour les *Oblates de l'Assomption, tertiaires des religieuses de l'Assomption*. Si ces constitutions sont le fruit de leurs échanges de vues, c'est Mère M.-Eugénie qui se chargea de la finition de ce travail. "Le P. Picard, écrit-elle le 20 janvier 1865, a dû faire partir hier par la poste à votre adresse la Règle des Oblates, où j'ai introduit ce qui me semblait nécessaire de nos règles. Je vous serais obligée de me faire part des modifications qui s'y introduiront. Du reste tout le fond étant de saint Vincent de Paul et l'expérience ayant prouvé que c'est ce qui va le mieux pour les Missions, je crois qu'il faudra être bien sûr de son fait avant d'y toucher. Je m'occuperai aujourd'hui du costume pour le faire partir le plus tôt possible."
Le texte de ces constitutions est conservé (ACR, C 14; T.D. 41, pp. 116-145). Elles comportent neuf chapitres: I. De la fin et des vertus fondamentales. - II. De la pauvreté. - III. De la chasteté. - IV. De l'obéissance. - V. De la charité et union des Soeurs. - VI. De quelques moyens de conserver la charité et l'union. - VII. De la charité envers les pauvres. - VIII. Des pratiques spirituelles. - IX. De l'emploi de la journée.
En voici le premier article: "La fin principale que doivent se proposer les Oblates est d'honorer N.S.J.C. comme la source du salut et le modèle de toute charité, le servant corporellement et spirituellement en la personne des malades et des enfants, et travaillant au salut des âmes dans les oeuvres des Missions. C'est pourquoi [...] elles doivent tâcher de vivre saintement et travailler avec grand soin à leur propre perfection, joignant les exercices intérieurs de la vie spirituelle aux emplois extérieurs de la charité chrétienne, conformément à ces règles qu'elles s'étudieront à pratiquer fidèlement comme les moyens les plus propres pour arriver à cette fin." (T.D. 41, p. 117).
Et voici comment sont définies les relations des Oblates avec les Assomptionistes d'une part, les Religieuses de l'Assomption de l'autre: "Les Oblates étant destinées à aider les Religieux de l'Assomption dans les oeuvres de zèle et à se rattacher aux couvents des Religieuses du même Ordre, seront sous la direction de prêtres désignés par le Supérieur général de l'Assomption pour être leurs directeurs ou visiteurs dans tous les lieux où elles se trouveront. Elles obéiront aussi à une Supérieure choisie parmi elles et à la Soeur Directrice que cette Supérieure mettra à la tête de chaque établissement... Elles rendront aussi obéissance à la Supérieure du Couvent, qui servira de centre à leurs établissements, et plus encore à la Supérieure générale de la Congrégation." (T.D. 41, p. 128).
3. Le P. Galabert n'eut jamais l'occasion de lire ce Mémoire (*Lettre* 2396) car ce n'est qu'un siècle plus tard qu'on alla le retrouver aux archives de la Congrégation pour l'Eglise orientale.