DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 210

30 dec 1864 Lavagnac AA_PARIS

Neige et verglas. – Nous préparer à toutes les épreuves que la Providence pourra nous ménager. – Il réclame de Paris les détails que ne publient pas les journaux.

Informations générales
  • DR05_210
  • 2410
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 210
  • Orig.ms. ACR, AE 191; D'A., T.D. 25, n. 191, p. 150.
Informations détaillées
  • 1 ENCYCLIQUE
    1 EPREUVES
    1 FATIGUE
    1 GRACE
    1 IMMACULEE CONCEPTION
    1 INTEMPERIES
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 MAISONS DE CAMPAGNE
    1 PRESSE
    1 PROVIDENCE
    1 RECONNAISSANCE
    1 REPOS
    1 REVOLUTION
    1 SAINTS
    1 TRANSPORTS
    1 ULTRAMONTANISME
    1 VERTUS
    1 VOYAGES
    2 LAURENT, CHARLES
    2 O'DONNELL, EDMOND
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    3 CARCASSONNE
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD ET AUX PERES DE PARIS
  • AA_PARIS
  • [Lavagnac,] le 30 déc[embre] 1864.
  • 30 dec 1864
  • Lavagnac
La lettre

Mes très chers Pères,

Je suis tellement bloqué à la campagne que les journaux de Paris n’y sont pas arrivés depuis quatre jours. Neige par Carcassonne, verglas par Nîmes. Je ne sais plus comment j’en partirai. Ici un temps charmant. Je vous souhaite à tous une bonne année. Je serais allé vous la souhaiter moi-même, si je n’avais besoin d’un grand repos et si je n’avais redouté les froids de la route. Les circonstances deviennent trop graves(1), pour que nous ne devions pas nous préparer à toutes les épreuves que la Providence pourra nous ménager. Il faut que nous devenions des saints et que notre vertu soit, par la grâce de Dieu, à la hauteur de tous les événements.

Je regrette bien que le Père Picard ou le Père Laurent n’aient pas le temps de m’écrire certains détails que les journaux ne publient pas, mais que l’on aurait certainement à Paris(2). Si le Père O’Donnell voulait bien prendre pour moi cette petite fatigue, je lui en serais très profondément reconnaissant. J’aurais voulu répondre à chacun de vous, mais vous pouvez voir à mon écriture qu’aujourd’hui je tiens un peu difficilement la plume. C’est pour cela que je fais d’une pierre cinq ou six coups.

Adieu, mes très chers Pères. Veuillez croire à mon plus entier dévouement. A tous mes plus tendres voeux de bonne année.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon semble avoir en vue à la fois une crise dans l'Eglise (entre la France et le Saint-Siège, entre ultramontains et libéraux à propos du Syllabus) et une crise de société (v. *Lettre* 2404, où il parle de crise financière, de révolution menaçante).
2. Les lettres du P. Picard de décembre 1864 ne sont pas spécialement alarmistes. La lettre qui a croisé celle-ci est même plutôt optimiste. Parlant de l'encyclique, il écrit: "Que va-t-il sortir de tout cela? Un grand bien et un grand triomphe. Le dixième anniversaire de l'Immaculée-Conception devrait bien nous apporter quelque chose. Quelles belles étrennes nous envoie le Pape!"