DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 241

20 jan 1865 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’argent de Soeur M.-Charlotte est à vos ordres. – Pauline sera ici samedi. – Si le temps dure, les Soeurs pourront partir pour Malaga. – Au Vigan, Dieu bénit la sainteté du P. Hippolyte. – Le cours de M. de Saint-Coux. – Vos dispositions de sainteté m’enchantent. – Demandez à N.-S. que je connaisse ma voie et m’y conforme. – Le cardinal Barnabo m’envoie le fils d’un pacha de Syrie.

Informations générales
  • DR05_241
  • 2442
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 241
  • Orig.ms. ACR, AD 1364; D'A., T.D. 23, n. 823, p. 154.
Informations détaillées
  • 1 ACCIDENTS
    1 BATEAU
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COURS
    1 DOT
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 FONCTIONNAIRES
    1 FRANCHISE
    1 INTERETS
    1 MAHOMETANISME
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PERFECTION
    1 PREDICATION
    1 PRESSE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REPOS
    1 SAINTETE
    1 SIMPLICITE
    1 VIE DE SILENCE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BARNABO, ALESSANDRO
    2 HAFIS, JEAN DAMASCENE
    2 PAULINE, LAVAGNAC
    2 ROBERNIER, MARIE-CHARLOTTE DE
    2 SAINT-COUX, PAUL DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 DAMAS
    3 MALAGA
    3 NIMES
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME, COLLEGE URBAIN
    3 SYRIE
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 20 janvier 1865.
  • 20 jan 1865
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je commence par vous dire que j’ai reçu les 4.500 fr pour Soeur M.-Charlotte(1). Ils sont à votre disposition, mais la persévérance de la rue François 1er à ne pas envoyer un sou d’intérêts me gêne si fort en ce moment que je les garderai jusqu’à ce que vous les demandiez. Bien entendu qu’ils seront alors immédiatement à vos ordres. Pauline sera ici samedi.

Vos Soeurs veulent partir pour Malaga, pour ne pas être à charge à la maison de Nîmes. Je leur ai fait comprendre qu’elles étaient absurdes. Il n’en est pas moins vrai qu’elles ont bien fait de ne pas partir, il y a huit jours. Vous avez vu dans les journaux le récit de bien des naufrages. Si au contraire le temps dure comme depuis trois jours, je crois qu’elles feront bien de s’embarquer.

Le P. Hippolyte a un vrai succès au Vigan et je crois que Dieu bénit sa sainteté. M. de Saint-Coux semble réussir très bien à son cours. Avant-hier il a enchanté tout le monde, sauf le P. V[incent] de P[aul] qui dormait comme de coutume.

Je ne puis vous dire combien je suis heureux de vous voir des dispositions de sainteté, comme vous me dites les éprouver. Moi aussi, je me sens poussé vers une certaine perfection, non pas de coin de feu, mais de silence. Demandez bien à Notre-Seigneur que je connaisse ma voie et que j’y puisse avancer simplement et très loyalement. Demandez aussi pour moi à Dieu des novices. Le cardinal Barnabo me confie le fils d’un pacha de Syrie, bien entendu sans le sou; mais, me dit le cardinal, c’est un jeune homme qui est plein de moyens et qui veut se consacrer aux missions étrangères(2).

Adieu, ma chère fille. Mille fois vôtre. Puisque les prières vous font du bien, je dirai encore la messe pour vous après-demain, dimanche.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Pour la dot de cette religieuse.
2. La lettre par laquelle le cardinal Barnabo adresse cette demande au P. d'Alzon est conservée (KO 28; *Collectanea*, n° 16, pp. 20-21). Le secrétaire y va de son plus beau latin pour présenter le cas de ce jeune homme: "Joannes Damascenus Hafis optimae spei juvenis, patria Damasco, inter suos ortus natalibus, cujus pater Gubernatoris seu, ut vocant, Pacha officio fungitur, miro divinae Providentiae consilio Mahumetanae sectae stultitia atque impietate recognita Christo nomen dare constituit..." Le 11 février suivant, en remerciant le P. d'Alzon d'avoir accédé à sa demande, le cardinal lui signifiera que le jeune homme avait entre-temps été admis au Collège urbain (KO 29; *Collectanea*, n° 17, p. 22).