DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 249

13 feb 1865 Nîmes PITRA Cardinal

Le mandement de Mgr Lecourtier. – Demande de conseil pour des placements. – La santé de Du Lac.

Informations générales
  • DR05_249
  • 2452
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 249
  • Cop. du P. Emm. Bailly ACR, AO 206; D'A.,T.D. 40, n. 10, pp. 81-82.
Informations détaillées
  • 1 ACTIONS
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 ARGENT DU PERE D'ALZON
    1 BANQUES
    1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DROIT CANON
    1 ENCYCLIQUE
    1 GALLICANISME
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 INTERETS
    1 JURIDICTION ECCLESIASTIQUE
    1 MALADIES
    1 PROPRIETES FONCIERES
    1 PUBLICATIONS
    1 VENTES DE TERRAINS
    2 BAROCHE, PIERRE-JULES
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 LANGRAND-DUMONCEAU
    2 LECOURTIER, FRANCOIS
    2 MAURAIN, JEAN
    3 AUSTRALIE
    3 BELGIQUE
    3 BULGARIE
    3 CASTRES
    3 FRANCE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
  • AU CARDINAL PITRA
  • PITRA Cardinal
  • Nîmes, 13 février 1865.
  • 13 feb 1865
  • Nîmes
La lettre

Monseigneur,

J’ai fait adresser à Votre Eminence quatre exemplaires du mandement de Mgr Lecourtier(1). Je suis allé à Montpellier la semaine dernière: prêtres et fidèles y sont révoltés des propositions de leur évêque.

Permettez-moi, Monseigneur, de vous adresser une question, qui, en qualité de religieux français, me touche, mais peut aussi toucher Votre Eminence. Vous savez combien sont menacées les propriétés ecclésiastiques en France. Résolu de laisser ma fortune à ma Congrégation, mais ne voulant pas laisser d’autres propriétés que des maisons habitées par mes religieux, est-il possible de vendre mes terres et d’en mettre le prix en actions industrielles, jusqu’à ce que j’en aie fait le placement, soit en Bulgarie, soit en Australie? Puis-je, par exemple, prendre des actions au Crédit fondé en Belgique par M. Langrand-Dumonceau, celui qui s’est chargé de l’emprunt pontifical? Placez sur cet emprunt, me direz-vous. Sans doute, j’y mettrai une somme, mais y mettre tout serait m’empêcher de faire en Bulgarie ce que je souhaite y faire, quand le moment sera venu.

Supposé que ma demande soit opposée aux lois canoniques, la considération de la situation faite aux Congrégations religieuses, le but que je me propose dans un placement provisoire, l’intention d’appliquer tous les revenus de ces actions à de bonnes oeuvres, pourraient être des motifs suffisants de me faire obtenir une permission de faire l’opération que je vous soumets. Je demande mille pardons à Votre Eminence, mais il me semble que personne mieux qu’un cardinal religieux et français ne peut comprendre mon embarras.

Du Lac me donne les plus vives inquiétudes pour sa poitrine(2). Il est, depuis longtemps, malade à Castres et ne peut venir jusqu’à Nîmes, où pourtant le climat serait bien meilleur.

Je suis avec respect, Monseigneur, votre très humble et obéissant serviteur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Comment l'évêque de Montpellier s'exprimait-il dans ce mandement? Nous l'ignorons. Nous avons, par contre, sous les yeux la lettre qu'il adressa au Garde des Sceaux le 10 janvier et dans laquelle, seul de tout l'épiscopat français, il approuvait la mesure prise par le gouvernement d'interdire la publication de l'encyclique par les évêques. Mgr Lecourtier n'en marqua pas moins son adhésion à l'encyclique par une circulaire du 25 février (v. MAURAIN, p. 720 et n. 3).
2. A Castres depuis décembre, Du Lac comptait regagner Paris et la rédaction du *Monde* à la mi-janvier. Mais la maladie le retint dans sa famille jusqu'au début d'avril (lettres diverses au P. d'Alzon).