DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 269

14 mar 1865 Nîmes CHAUDORDY_ANGELINA

Sa lettre l’a enchanté. – Temps perdu. – Le sacrifice qu’elle lui fait de sa volonté. – Programme qu’il lui fixe. – Jetez-vous toute entière dans les bras de N.-S. – « Oui, mon enfant, il s’agit de perfection, entendez-le bien. »

Informations générales
  • DR05_269
  • 2473
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 269
  • Orig.ms. ACR, AM 36; D'A., T.D. 37, n. 1, pp. 7-8.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 APATHIE SPIRITUELLE
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 CAREME
    1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 DEFAUTS
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 DEVOTIONS
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 EPREUVES
    1 EUCHARISTIE
    1 EXAMEN DE CONSCIENCE
    1 GENEROSITE
    1 JOIE
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 ORAISON
    1 PERFECTION
    1 REGLEMENTS
    1 REGULARITE
    1 SAINTETE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VOLONTE
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
  • A MADEMOISELLE ANGELINA CHAUDORDY
  • CHAUDORDY_ANGELINA
  • [Nîmes,] 14 mars 1865.
  • 14 mar 1865
  • Nîmes
La lettre

Je vous le répète, mon enfant, votre lettre m’a enchanté, et si je vous propose une petite correspondance, c’est qu’en effet il me semble que vous vous ouvrez mieux la plume à la main que de vive voix. Il faut user des moyens qui nous sont donnés et aller tout simplement à ce qui vous est le plus facile.

Vous regrettez votre temps perdu et vous avez raison. Mais ce temps perdu aura pour vous son utilité, si vous voulez le réparer un peu sérieusement. La pensée de ce que vous auriez pu donner à Notre-Seigneur et que vous lui avez refusé doit vous tenir en haleine et servir d’aiguillon, pour compenser dans l’avenir les endormissements des quelques années qui auraient pu être celles d’une sainte.

Vous me dites que vous m’apportez votre volonté. Je la prends, ma fille, pour la donner à Dieu et vous empêcher de la ressaisir, ce qui serait grave. La pensée que cette volonté est sacrifiée doit vous soutenir dans vos épreuves, car les mêmes défauts que vous me révélez reviendront encore, et c’est pour cela que je veux que l’obéissance vous aide à les combattre. Comme preuve de mon empire sur votre volonté, voici ce que j’exige:

1° Que vous me présentiez par écrit, et au plus tôt, un projet de règlement que j’approuverai et que vous pratiquerez par obéissance, et pour les dispenses duquel vous me demanderez les permissions nécessaires, à moins d’impossibilité;

2° La messe tous les jours pendant le carême;

3° Au moins vingt minutes de méditation par jour;

4° Quand vous n’aurez pas pu aller à la messe, une visite du Saint-Sacrement;

5° Une lecture de piété dans l’Introduction à la vie dévote;

6° Enfin, la régularité à votre examen de conscience, le soir.

Sachez prendre votre temps et secouer les petites difficultés que vous rencontrerez. Quand on veut bien, on peut tout, surtout quand on veut servir N.-S. Je ne vous parle pas, mon enfant, de la joie que me causent vos dispositions. J’espère vous aider à les rendre fécondes. Plus vous avez hésité, plus vous devez mettre généreusement la main à l’oeuvre et réparer toutes ces hésitations, toutes ces imaginations. Dieu vous veut, ma fille. Vous êtes capable d’élan. Eh bien! ayez-en pour vous jeter toute entière dans les bras de N.S., qui depuis si longtemps vous les tend du haut de la croix et vous invite à devenir une vraie sainte, si vous voulez enfin comprendre ce que c’est que l’aimer.

Mille fois vôtre, ma fille.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
A ma messe de demain, je demanderai pour vous un commencement de vie aussi parfaite que le comporte votre position. Oui, mon enfant, il s'agit de perfection; entendez-le bien.