DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 273

22 mar 1865 Nîmes GALABERT Victorin aa

Lettre oubliée dans un buvard. – Le P. Picard accepte le P. Augustin. – Fr. Benjamin ou Fr. Auguste? – Prédication du P. Raphaël dans les Cévennes. – P. Hippolyte tout feu tout flamme. – Le collège va très bien. – Le Fr. Jean-Marie sera prêtre à l’Ascension. – P. Vincent demande à partir pour l’Australie. – Ce qui ressort des grands débats au Sénat.

Informations générales
  • DR05_273
  • 2477
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 273
  • Orig.ms. ACR, AJ 140; D'A., T.D. 32, n. 140, pp. 122-123.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 ASCENSION
    1 CATHOLIQUE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMBATS DE L'EGLISE
    1 CUISINIER
    1 DISTRACTION
    1 EGLISE ET ETAT
    1 EPISCOPAT
    1 GOUVERNEMENT
    1 GRACE
    1 IGNORANCE
    1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
    1 MAITRES
    1 MISSION D'AUSTRALIE
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 NOMINATIONS
    1 ORDINATIONS
    1 PARLEMENT
    1 POLITIQUE
    1 PREDICATION
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BONNEFOY, BENJAMIN
    2 CHAINE, VINCENT
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 JOULE, JEAN-MARIE
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 PINTARD, AUGUSTE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 AUSTRALIE
    3 CEVENNES
    3 PHILIPPOPOLI
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 22 mars 1865.
  • 22 mar 1865
  • Nîmes
La lettre

Par quelle distraction profonde ma lettre du 9, préparée pour partir quelques jours plus tard, est-elle restée dans mon buvard? C’est ce qui ne s’explique que par la distraction même. Eh bien, je suis distrait.

J’ai écrit au P. Picard, qui accepte le P. Augustin(1). Le P. Picard voudrait qu’au lieu du Fr. Benjamin vous voulussiez accepter Fr[ère] Auguste. Je ne me sens pas disposé à l’échange: d’abord, parce que j’ai promis au Fr. Benjamin; ensuite, parce que le Fr. Benjamin saura mieux faire la cuisine. Le P. Picard prétend que Fr[ère] Auguste saurait mieux faire l’école. Enfin, nous nous occupons très activement de vous et nous souhaitons que tous vos ennuis passés servent pour l’avenir.

Le P. Raphaël prêche des retraites et des jubilés dans les montagnes des Cévennes. Il fait bien et déjà quelques vocations semblent s’y dessiner. Le P. Hippolyte est tout feu et flammes. Dieu veuille que cela dure! Pour le moment, le collège va très bien; évidemment il se remonte et vous ne le reconnaîtriez plus. Père V[incent] de Paul a fait ces choses avec la grâce de Dieu. Le jour de l’Ascension, nous aurons au Vigan une ordination assez nombreuse; le Fr. Jean-Marie y sera ordonné prêtre. Le P. Vincent demande à partir pour l’Australie. C’est ce que nous lui accorderons sous peu. Ses vocations des Cévennes seront excellentes pour les missions étrangères.

Vous voulez des nouvelles des grands débats au Sénat. Eh! bien, à mon sens, la conséquence est très bonne. Le gouvernement peut faire ce qu’il voudra, mais l’effet produit est:

1° que, le Pape renversé, la révolution commence;

2° que l’épiscopat est plus fort qu’on ne le croyait;

3° que l’ignorance des soi-disant catholiques est plus palpable que le jour;

4° que les relations entre l’Eglise et l’Etat sont bouleversées par le fait des révolutions, et que l’Etat seul ne peut pas bénéficier et des avantages des temps anciens et des avantages des temps nouveaux;

5° que les nuances disparaissent entre les catholiques pour faire place au sentiment du danger commun, de la défense commune et aussi, dans un avenir plus ou moins éloigné, d’un commun triomphe. A cet égard je crois que, même dans l’hypothèse de l’envahissement de Rome par les Piémontais, nous n’avons pas grand-chose à craindre;

6° Ce qui est plus évident que jamais, c’est que sous toutes les discussions politiques il y a un problème religieux, et que ce problème, c’est la lutte entre J.-C. et le diable.

Adieu. Mille choses à vos Frères.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le P. Augustin a quitté Philippopoli le 16 mars (lettre de Galabert du 17 mars).