DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 279

4 apr 1865 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

N.-S. vous fait faire du chemin. – Ni affectation, ni respect humain, mais la sincérité d’une vie de foi renouvelée dans un très pur amour de N.-S. – Je vous envoie un peu de cendre des roses de saint Benoit.

Informations générales
  • DR05_279
  • 2485
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 279
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 402; D'A., T.D. 29, n. 32, pp. 33-34.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CAREME
    1 DIVIN MAITRE
    1 FLEURS
    1 FRANCHISE
    1 LUTTE CONTRE LA TENTATION
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 PERFECTION
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOEU DE CHASTETE
    2 BENOIT, SAINT
    3 SUBIACO
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, le 4 avril 1865.
  • 4 apr 1865
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma bien chère enfant,

Votre lettre me prouve que Notre-Seigneur vous fait faire du chemin, puisqu’il vous fait sentir son impulsion. Recevez-la avec tout votre coeur. Toute chute est utile à celui qui aime et qui veut cicatriser, par beaucoup d’amour, les blessures qu’il a faites et celles qu’il a reçues. J’espère de bonnes choses de vous. Je veux en espérer de parfaites, avant quelque temps. Profitez et du carême et du jubilé pour vous poser d’une façon un peu plus mûre et sérieuse.

Il n’est pas nécessaire d’être sombre, raide ou surtout exagérée, mais je voudrais que vous eussiez au fond de l’âme le sentiment intime qu’une nouvelle vie vous est nécessaire, et que ce sentiment perçât à travers tout votre être. Ni affectation, ni respect humain, mais la sincérité d’une vie de foi toute renouvelée dans un très grand, très pur amour de Notre-Seigneur. En méditant sur les mystères de ces jours-ci, appliquez-vous les dispositions de notre bon Maître envers le péché.

Un jour, saint Benoît fut tenté contre la pureté. Pour vaincre la tentation, il alla se rouler dans un buisson de rosiers sauvages, et les fleurs en furent teintes de son sang. Depuis lors, ces rosiers, que ses disciples cultivent, portent sur leurs pétales une goutte de sang, et l’un de nos religieux allant à Subiaco en a rapporté de la cendre de ces roses miraculeuses. Je vous en envoie un peu et je demande à saint Benoît de vous obtenir une augmentation de la vertu qu’il voulut payer en se déchirant le corps.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum