DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 283

18 apr 1865 Le Vigan GALABERT Victorin aa

Démarches du P. Augustin. – Je prépare les moyens de vous envoyer deux Frères. – Le P. Raphaël devient l’apôtre des Cévennes. – Le noviciat. – Les Dames de l’Assomption n’ont plus envie d’aller à Andrinople, nous enverrons des Oblates. – A propos de la décision des Dames de l’Assomption. – Un jeune Macédonien.

Informations générales
  • DR05_283
  • 2490
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 283
  • Orig.ms. ACR, AJ 141; D'A., T.D. 32, n. 141, pp. 123-125.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTIONNISTES
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 BULGARES
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 COMPORTEMENT
    1 CUISINIER
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 DROIT CANON
    1 ERECTION DE MAISON
    1 EVANGELISATION DES PAUVRES
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 GRECS
    1 JURIDICTION ECCLESIASTIQUE
    1 MAITRES
    1 NOMINATIONS
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 POLONAIS
    1 PREDICATION
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 VERTU DE FORCE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOEUX DE RELIGION
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BARNOUIN, JULES-FRANCOIS
    2 BONNEFOY, BENJAMIN
    2 BONNEFOY, FRANCOIS DE SALES
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CHRISTOS
    2 DEMETRIADES, JEROME
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 GROUSSET, JEAN-BAPTISTE
    2 HANEBERG, DANIEL-BONIFACE DE
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 PETER, MARIE-MADELEINE DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VAILHE, SIMEON
    3 ALZON, GARD
    3 ANDRINOPLE
    3 BULGARIE
    3 CEVENNES
    3 GHAZIR
    3 LIBAN
    3 MUNICH
    3 MUNICH, ABBAYE SAINT-BONIFACE
    3 NIMES
    3 ORIENT
    3 PALESTINE
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
    3 SAVOIE
    3 SPIRE
    3 SYRIE
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Le Vigan, le 18 avril 1865.
  • 18 apr 1865
  • Le Vigan
La lettre

Mon cher ami,

Le P. Augustin n’est point venu à Nîmes, ne s’est point arrêté chez nos Pères de Paris; il a écrit à l’évêque de Nîmes pour demander un celebret. Mgr m’a chargé de lui dire qu’il n’avait rien à faire avec lui, de s’entendre avec moi. Il m’a écrit pour me demander de le relever de ses voeux. Je lui ai répondu que je ne le pouvais pas; de s’adresser à Rome; que l’on m’écrirait très probablement; que je répondrai ce que je croirais devoir dire sur lui; que, dans sa situation présente et vu les règles canoniques, je ne savais s’il pouvait en conscience monter au saint autel, puisqu’il nous quittait sans permission et qu’il n’était sous la juridiction d’aucun évêque. Nous verrons ce qu’il fera; je voudrais l’envoyer à Paris.

Je prépare les moyens de vous envoyer nos deux Frères; j’ai déjà 800 francs, mais il me faudrait un peu plus.

Le P. Raphaël devient l’apôtre des Cévennes. Il vient de faire une mission à Alzon, où il a eu un succès complet. Lui et un novice prêtre(1) vont évangéliser pendant toute l’année les villages des environs du Vigan, à l’occasion du jubilé. Il ne faut pas parler de vous l’envoyer encore. Priez bien. Nous avons des novices qui viennent, nous en avons qui partent, mais le noyau est foncièrement excellent. Un peu de patience et Dieu fera son oeuvre, soyez-en persuadé. Nous vous enverrons tous les livres possibles en fait de piété.

Voici une curieuse histoire. Les dames de l’Assomption n’ont plus envie d’aller à Andrinople. Les Polonais, sur la lettre de Mgr Brunoni, sont allés les trouver et tiennent à ce qu’elles y aillent; ce dont elles sont fort attrapées(2). Laissez faire; nous allons envoyer des Oblates qui feront beaucoup mieux, pourvu que nous ayons des religieux pour les accompagner.

Le Frère Benjamin et le Frère Fr[ançois] de Sales seront positivement bientôt en mesure de faire l’école, et le Frère Benjamin pourra apprendre à quelque Bulgare à vous faire la cuisine. Avec trois Frères à l’école, vous aurez un peu plus de temps à vous.

J’aurais dû aller en Savoie chercher des vocations, j’ai préféré n’y pas aller et venir au Vigan, où le noviciat marche réellement très bien.

Je suis un peu ennuyé, moi aussi, à propos des dames de l’Assomption, qui ont fondé deux nouveaux établissements depuis peu et me disent ensuite qu’elles n’ont pas de sujets(3). Il ne faut pas trop compter sur elles, mais le dire trop haut m’est pénible. Voilà la vérité. Je sens chez ces bonnes filles, à qui je donne pourtant bien des vocations, une petite opposition très douloureuse(4). La volonté de Dieu soit faite! Ne vous découragez pas, nous vous préparerons de très précieux sujets, soyez-en bien convaincu.

Adieu. Priez pour moi. Tout vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je viens de recevoir un jeune Macédonien qui a séjourné dix-huit ans(5) en Palestine. Il m'est adressé par l'abbé des Bénédictins de Munich, le docteur Haneberg(6); il a 24 ans. Jérôme m'écrit de Ghazir en Syrie ou plutôt dans le Liban. L'abbé Barnouin vous conjure de répondre à son frère.1. P. Jean-Baptiste Grousset.
2. Voici ce que Mère M.-Eugénie vient d'écrire au P. d'Alzon: "J'ai vu les Polonais; ils seront contents de nous avoir à Andrinople; mais quelles têtes, bon Dieu!, et quelles misérables capacités ne serons-nous pas forcées de mettre dans les maisons particulières où nous prendrons les soeurs qui s'offrent pour la Bulgarie! J'en suis effrayée. [...] Enfin quelle supérieure leur donner? Jamais je ne pourrai remplacer maintenant Sr M.-Madeleine. Nîmes nous donne des sujets, mais depuis quelque temps ils sont peu capables..." (5 avril).
3. Mère M.-Eugénie s'est expliquée plusieurs fois sur ce point: le tout n'est pas d'avoir des "sujets", encore faut-il qu'ils conviennent à la tâche qui leur est assignée.
4. Ce sont, note le P. Vailhé, "les mots les plus amers qu'on relève dans la correspondance du P. d'Alzon sur cette affaire." - Sur la *collaboration manquée* du P. d'Alzon avec les R.A. en Orient, voir VAILHE, *Vie* II, pp. 380-390.
5. Sans doute dix-huit mois. Le nom de ce jeune homme est Christos (v. *Lettre* 2514).
6. Daniel-Boniface de Haneberg, OSB (1816-1876), orientaliste de valeur, abbé de Saint-Boniface à Munich, évêque de Spire en 1872.