DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 293

28 apr 1865 Le Vigan MONTAGNAC Maire de

Sa donation conditionnelle de la maison de Montagnac n’ayant pas été acceptée par le sous-préfet, il propose un contrat de location pour un loyer symbolique de 5 francs par an. – Il a envie de poser sa candidature au Conseil général de l’Hérault pour pouvoir terminer cette affaire.

Informations générales
  • DR05_293
  • 2499
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 293
  • Cop. ms. ACR, AO 31; D'A., T.D. 39, n. 4, pp. 259-261.
Informations détaillées
  • 1 ARMEE
    1 BAIL
    1 CONTRAT DE DONATION
    1 CONTRAT DE LOCATION
    1 COUVENT
    1 ECOLES
    1 ELECTION
    1 FONCTIONNAIRES
    1 INTERETS
    1 LOYERS
    1 MOBILIER
    1 RELIGIEUSES
    1 REPARATIONS D'IMMEUBLES
    1 SUCCESSIONS
    1 SUPERIEUR GENERAL
    2 GERBET, PHILIPPE-OLYMPE
    2 PHILIPPE, FSC
    2 RANDON, JACQUES-CESAR
    2 SERVATIUS
    3 BEZIERS
    3 HERAULT, DEPARTEMENT
    3 MONTAGNAC
    3 PERPIGNAN
  • AU MAIRE DE MONTAGNAC
  • MONTAGNAC Maire de
  • Le Vigan, le 28 avril 1865.
  • 28 apr 1865
  • Le Vigan
La lettre

Monsieur le maire,

J’ai reçu, hier, la lettre du 25 courant, où vous me communiquiez une réponse du 19 du même mois, par laquelle M. le sous-préfet de Béziers vous fait connaître qu’il croit ne pas devoir soumettre à l’autorité supérieure notre projet de contrat d’une maison, que je voulais donner à la commune de Montagnac, sous la condition d’y établir une école de Frères de la Doctrine chrétienne(1). A cette lettre j’ai plusieurs observations à faire.

1° Je n’admets en aucune façon l’impossibilité affirmée par M. le sous-préfet, soit parce que je connais des contrats du même genre acceptés par l’autorité supérieure, soit parce que l’idée d’un contrat pareil m’a été suggérée par le supérieur général des Frères, qui, lui aussi, je le suppose, est au courant d’affaires de ce genre.

2° J’accepte toutefois l’idée de M. le sous-préfet, mais alors je refuse un contrat de donation et je viens vous proposer un contrat de location, copié sur celui que le dernier évêque de Perpignan a passé avec M. le ministre de la Guerre (2). Mgr Gerbet désirait, pour y établir des religieuses, obtenir un ancien couvent affecté au génie militaire dans sa ville épiscopale. Il le demanda au ministre. Celui-ci lui répondit qu’il serait trop difficile de le vendre, mais qu’il lui en offrait la location à 5 francs par an, pour 99 ans. Je vous offre une location du même genre, toujours aux mêmes conditions; mais pour garantir les droits du préfet, nous pourrions mettre que le bail sera renouvelé à chaque changement de Conseil municipal. Seulement vous observerez, M. le maire, que la situation avec cette dernière clause sera moins avantageuse pour la commune; car au lieu d’un don on n’aura plus que la cession d’un loyer, dont je ferai bien volontiers l’abandon pendant ma vie. Mais qui garantit que mes héritiers voudront abandonner les intérêts d’un capital de 40.000 francs? En effet, avec les réparations faites à l’établissement et en dehors du mobilier, nous arriverons bientôt à cette somme.

3° Quant à moi qui suis obligé de considérer l’avenir, je penche d’autant plus volontiers vers un simple loyer que tous les renseignements qui m’arrivent chaque jour me montrent des dispositions, devant lesquelles certaines précautions sont bonnes à prendre.

Veuillez agréer, Monsieur le maire, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Signé: E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
*P.-S.* J'ai quelquefois envie de me présenter aux futures élections du Conseil général de l'Hérault, afin d'être plus en mesure de terminer cette affaire au plus grand avantage de la commune. D'après ce que quelques personnes m'affirment, mon élection serait assurée. Toutefois je ne poursuivrais cette idée que pour en finir avec de nouvelles chicanes.1. Voir *Lettre* 2487.
2. Supérieur général des Frères des Ecoles chrétiennes: Fr. Philippe (Matthieu Bransiet) - Sous-préfet de Béziers en 1864: Servatius - Ministre de la Guerre: le Maréchal-Comte Jacques-César Randon. (note ajoutée, avril 2001)