DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 306

12 may 1865 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Soeur Marie des Anges et Soeur Marie de Sales. – Si nous n’avons personne, nous ferons comme nous pourrons. – La poupée habillée. – Pourquoi je ne vais pas à Paris. – Vos filles sont peinées de votre silence. – Soeur M.-Geneviève. – Nos deux Frères partent ce soir pour Philippopoli. – J’attends une réponse nette à la question que je vous posais dans ma dernière lettre. – La première place vous appartient, mais je ne veux pas vous l’immposer malgré vous. – Thérèse de Rocher.

Informations générales
  • DR05_306
  • 2513
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 306
  • Orig.ms. ACR, AD 1377; D'A., T.D. 23, n. 836, pp. 164-165.
Informations détaillées
  • 1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 ETERNITE
    1 EXAMEN DE CONSCIENCE
    1 FAMILLE
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 JEUX
    1 JUGEMENT DERNIER
    1 NOMINATIONS
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PARLOIR
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 VIEILLESSE
    1 VOYAGES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BALINCOURT, CHARLES DE
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 BONNEFOY, BENJAMIN
    2 BONNEFOY, FRANCOIS DE SALES
    2 BOSC, FRANCOIS DE SALES
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CHAINE, VINCENT
    2 CHAPPUIS, MARIE DE SALES
    2 CHAUVAT, MARIE-GENEVIEVE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DEFORGES, JENNY
    2 HUGUES, MARIE DES ANGES
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    2 ROUSSEAUX, MARIE DU SACRE-COEUR
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 ANGLETERRE
    3 PARIS
    3 PHILIPPOPOLI
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 12 mai 1865.
  • 12 may 1865
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Je viens de recevoir votre lettre du 11, je regrette que la mienne d’avant-hier ne vous fût pas parvenue. Je ne tiens pas autrement à Soeur M. des Anges que parce que je lui sais une envie démesurée de quitter l’Angleterre, quoiqu’elle m’assure qu’elle ne demandera rien, dans une lettre d’elle d’il y a un mois. Vous pensez bien qu’elle ignore ma proposition. Soeur M. de Sales(1) est une empêtrée, à laquelle je tiens peu. Puis si nous n’avons personne, nous ferons comme nous pourrons. Le P. Hippolyte règlera un peu plus tout. Voudriez-vous m’envoyer la poupée habillée que vous m’aviez promise?

Je ne vais pas à Paris pour bien des raisons; entr’autres, c’est que le P. Pernet n’ayant pu se décider à aider le P. Hippolyte au noviciat(2), j’ai dû réduire la maison d’ici à deux prêtres, le P. Vincent de Paul et moi. Puis-je laisser le P. Vincent de Paul seul? Lui et moi avons biné tout l’hiver. J’ai demandé le P. Vincent Chaîne; on s’arrange pour le garder. Le bon P. Picard s’attriste et n’en fait ni plus ni moins qu’à sa tête. Est-ce ma faute? J’aurais aussi d’autres motifs, mais pourquoi y revenir? Vos filles sont un peu peinées de votre silence. Soeur M.-Geneviève est un peu démontée: elle s’est permis de dire que M. de Cabrières avait révélé sa confession, et je lui ai fait avouer qu’elle l’avait entretenu de la même chose (de Jenny)(3) au parloir. Soeur M.-Gab[rielle] avait fait les mêmes observations que M. de Cab[rières], et que moi qui ne l’ai pas confessée, et que Soeur M. du Sacré-Coeur, à qui elle n’avait pas fait ses confidences. Nos deux Frères convers partent ce soir pour Philippopoli; je les recommande à vos prières.

Je regrette que puisque vous n’avez pu m’écrire plus tôt, vous n’ayez pu lire ma lettre qui a dû vous arriver hier soir ou ce matin. Je vous avoue que je crois qu’il vous faut me répondre très nettement(4). C’est pour moi une affaire de conscience devant Dieu. Il m’est impossible de sentir que je vous fais du mal et de rester dans une situation pareille. Je deviens vieux, je me prépare à mon jugement, je veux savoir de quoi j’aurai à répondre, et faire du mal aux gens à qui l’on veut le plus de bien n’est pas une position acceptable au point de vue de l’éternité.

Adieu, ma fille. La première place vous appartient, mais je ne veux pas vous l’imposer malgré vous.

Je voudrais savoir si vous pourriez envoyer ici pour quelque temps Thérèse de Rocher, et lui permettre de s’arrêter quelques heures à la croisière pour embrasser sa grand’mère âgée de 82 ans. Vous avez, je crois, permis quelque chose de semblable à Valentine(5) pour M. de Balincourt.

Mille fois vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Si Thérèse vient, Mme de Rocher se fixerait à Nîmes, ce que je souhaite pour la prolongation de sa vie. Du reste, elle ne demande rien et n'exprime qu'un désir.1. Il y a eu confusion. Ce n'est pas Soeur Marie de Sales, mais Soeur François de Sales que Mère M.-Eugénie a proposée le 11 mai.
2. Ce n'est pas le P. Pernet qui n'a pu se décider à se rendre au Vigan, ce sont les arguments du P. Picard qui ont réussi à convaincre le P. d'Alzon qu'il valait mieux qu'il reste à Paris (v. *Lettres* 2226 et n. 2, et 2237 et n. 1).
3. Jenny Deforges.
4. Mère M.-Eugénie doit être en train de rédiger sa réponse datée du 12 mai également (v. *Lettre* 2507, n. 2).
5. Soeur Marie-Elisabeth.