- DR05_355
- 2567
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 355
- Orig.ms. ACR, AM 289; D'A., T.D. 37, n. 41, pp. 271-272.
- 1 AMOUR-PROPRE
1 ANGES
1 BETISE
1 CARACTERE
1 CHAPELLE
1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
1 CURES D'EAUX
1 GLOIRE DE DIEU
1 MARIAGE
1 MORT
1 OBLATES
1 PRISE DE VOILE
1 REGLEMENTS
1 REPOS
1 VOCATION RELIGIEUSE
1 VOLONTE
1 VOLONTE DE DIEU
2 FAUCHEZ, MARGUERITE
2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
2 NICOLAS, DOMINICAIN
2 NICOLAS, PERE ET FILS
2 PETER, MARIE-MADELEINE DE
2 SCHALLER
2 SCHALLER, ELISA
3 EAUX-BONNES
3 SEDAN - A MADEMOISELLE EULALIE DE REGIS
- REGIS Eulalie
- Le Vigan, 11 juillet 1865.
- 11 jul 1865
- Le Vigan
- *Mademoiselle*
*Mademoiselle de Régis*
*chez Mlle Bonnecase*
*aux Eaux-Bonnes*
*Basses-Pyrénées*.
Bien chère fille,
Puisque vous êtes si admirablement disposée et que la chapelle des Eaux-Bonnes fait tant de bien à votre âme, me permettrez-vous une vilaine deuxième partie à cette parole: « Vous n’êtes pas assez sérieuse dans le but que vous poursuivez? » Comme je ne veux pas vous dire la chose à brûle-pourpoint, écoutez une histoire.
Je lisais, ces jours-ci, les Mémoires d’un père sur la mort de son fils. Ce fils avait voulu se faire Trappiste, Chartreux, Carme. Son père, M. Nicolas, dont l’aîné est Dominicain, refusa son consentement à l’entrée au couvent de celui-là. Et pourquoi? Ah! Pourquoi? Parce que charmant, pieux, distingué; pourtant il était personnel. Plus tard, il dut se marier à la manière des anges avec une demoiselle séraphique. Mais le bon Dieu lui tint compte de sa bonne volonté et en fit, à 20 ans, un chérubin. Voilà mon histoire.
Aurai-je le front de dire que vous êtes personnelle? Allons, je n’y pense pas, s’il faut le dire tout cru. Mais si je puis ajouter que, sous l’impétuosité du coeur, derrière l’élan dans le sacrifice, on aperçoit quelquefois chez des personnes bonnes, délicates, prévenantes, attrayantes, une teinte de personnalisme… N’est-ce pas que c’est être bien hardi que d’oser encore prétendre qu’on a deviné juste, et que les gens qui prétendent faire de semblables découvertes sont des sots, qui ont eu l’amour-propre d’apercevoir ce que personne n’avait aperçu? Eh bien? voici une proposition que je vous fais. Associez-vous à ma découverte et nous en partagerons le bénéfice. Hélas! si nous n’étions pas un peu personnels, est-ce que nous serions si inexcusables envers ceux qui ont blessé notre confiance par leur silence?
Les Oblates vont bien et même très bien. Nous attendons de Sedan Soeur M.-Madeleine(1). Je pense que si elles ne sont pas 12 à la prise d’habit, elles seront au moins 10. Mlle Schaller a fait la sottise de retourner auprès de son frère, qui tantôt veut d’elle et tantôt n’en veut pas. Marguerite(2) est venue me reprocher de ne pas la prendre. Je lui ai répondu que je voulais d’elle, à condition qu’elle parlerait un peu moins et qu’elle voudrait s’assouplir à une règle. Elle m’a demandé quelque chose pour sa mère; je le lui ai très crûment refusé. Voilà où en sont les choses! Maintenant, je vous conjure de prier beaucoup pour l’Assomption, afin que N.-S. en tire sa gloire dans la mesure où il le voudra.
Adieu, ma fille, et mille fois vôtre en N.-S.
E.D'ALZON.2. Marguerite Fauchez.