DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 356

12 jul 1865 Le Vigan ROZET Françoise-Marie ra

Je dépoétise tout, même les neveux au maillot. – *Tabatière mystique*. – Un repos comme vous ne sauriez l’imaginer.

Informations générales
  • DR05_356
  • 2569
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 356
  • Orig.ms. AC R.A.; D'A., T.D. 35, n. 25, pp. 77-78.
Informations détaillées
  • 1 ANIMAUX
    1 AUTEURS SPIRITUELS
    1 BONHEUR
    1 CHANOINES
    1 CRAINTE
    1 DEVOTION
    1 EVEQUE
    1 FAMILLE
    1 ILLUSIONS
    1 LOISIRS
    1 MALADIES
    1 MORT
    1 PRES ET PRAIRIES
    1 REPOS DU RELIGIEUX
    1 SAINTETE
    1 VACHES
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    3 SAVOIE
    3 VIGAN, LE
  • A SOEUR FRANCOISE-MARIE ROZET
  • ROZET Françoise-Marie ra
  • Le Vigan, 12 juillet [18]65.
  • 12 jul 1865
  • Le Vigan
La lettre

Eh bien, ma chère fille, je vous félicite de tout mon coeur du bonheur que vous semblez éprouver à être tante. Croyez-moi, ne vous laissez pas trop aller à ces sortes d’illusions. Un vieux chanoine disait qu’un coadjuteur ne pouvait être en sûreté de conscience, parce qu’il devait toujours désirer la mort de son prochain. Je crains bien que force neveux n’en soient au point des coadjuteurs. Voyez comme je dépoétise tout, même les neveux au maillot.

On m’a toujours dit qu’une de mes vieilles tantes avait un petit bouquin intitulé Tabatière mystique, pour faire éternuer les personnes enrhumées de dévotion. Si je le retrouve, je demanderai à votre Mère générale la permission de vous l’offrir.

Je prends au Vigan un repos comme vous ne sauriez vous en douter. Je contemple les prairies et les montagnes, je fais des promenades champêtres, je bois du lait sortant de la chèvre ou de la vache, je regarde passer les nuages, j’entends gazouiller l’hirondelle et chanter la fauvette, je regarde couler l’eau. Quelle vie n’est-ce pas? L’eau, les nuages, les prairies, les montagnes, le lait, les hirondelles, les fauvettes, et je suis sûr que l’eau ne vous en vient pas à la bouche! Ma soeur est en Savoie, mais je vous remercie pour elle de votre bon souvenir.

Adieu, ma fille. Que Dieu vous tienne loin des états d’âme qui vous font peur et vous rende une grande sainte!

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum