DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 357

14 jul 1865 Le Vigan DOUMET_MADAME

Je crains que la distribution des prix ne se passe de moi. – Une pratique de détachement. – Priez beaucoup pour l’Eglise, le Pape, l’Assomption. – Des ceintures de fer.

Informations générales
  • DR05_357
  • 2571
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 357
  • Orig.ms. ACR, AP 397; D'A., T.D. 34, n. 44, pp. 95-96.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 CARACTERE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DETACHEMENT
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 EXAMEN DE CONSCIENCE
    1 MORTIFICATION CORPORELLE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PENITENCES
    1 PIETE
    1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
    1 PRIERE POUR L'EGLISE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RECONNAISSANCE
    1 SAINTS
    1 SANTE
    1 VIE DE PRIERE
    2 ABRAHAM
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 COMBIE, FAMILLE
    2 ISAAC
    2 MALBOSC, MADAME PAULIN DE
    2 MALBOSC, PAULIN DE
    3 ROCHEBELLE, FAUBOURG DU VIGAN
  • A MADAME DOUMET
  • DOUMET_MADAME
  • Le Vigan, le 14 juillet 1865.
  • 14 jul 1865
  • Le Vigan
La lettre

Je vous remercie, ma bien chère fille, de vous adresser directement à moi pour avoir de mes nouvelles. Vraiment, si je ne suis pas plus vaillant, je crains bien que la distribution des prix ne se passe de moi. Cependant, le temps est délicieux; ce matin, en revenant de dire la messe à Rochebelle, j’avais une fraîcheur que je ne respire pas à coup sûr lorsqu’à pareille heure je retourne du prieuré. Veuillez dire mille choses de ma part à Alix(1) et l’assurer que j’en veux énormément à ma timidité, qui ne m’a pas permis de demander plus tôt à lui dire bonjour.

Puisque vous voulez être conduite par l’obéissance, voulez-vous que je vous impose une pratique? Cinq ou six fois par jour, rentrez un instant en vous-même et faites-vous cette question: « A quoi suis-je plus attachée? » Demandez-vous ensuite si vous êtes prête à en faire le sacrifice pour Dieu? Et, tout en restant attachée à cet objet, à cette créature, voyez si vous pouvez, par la pensée du moins, en faire le sacrifice comme Abraham le fit d’Isaac? C’est un peu dur, mais c’est très bon, si réellement vous voulez aller à Dieu.

Priez beaucoup pour l’Eglise, pour le Pape, pour l’Assomption; offrez vos mortifications et vos bonnes oeuvres à cette intention. Une âme qui prie bien fait des prodiges secrets, et j’ai plus de foi à cette puissance qu’à tous les moyens humains. Soyez, par votre ferveur, une des protectrices de l’Assomption; voyez ce qu’ont obtenu tant de saintes rien qu’en priant et se mortifiant.

Je vous demande un service: veuillez me procurer, chez les Carmélites, quatre ou cinq ceintures de fer. Le P. Vincent de Paul aura, dimanche, une occasion pour me les faire parvenir; vous les lui remettrez.

Adieu, ma bien chère fille. Mille fois à vous. Si vous m’appelez votre vrai père, croyez que je vous sens bien ma vraie fille.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Alix de Roussy, cousine du P. d'Alzon, et par son mariage avec Paulin de Malbosc, cousine des Combié (Mme Doumet est née Delphine Combié).