DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 360

17 jul 1865 Le Vigan PICARD François aa

La dette d’Escures. – Le projet de Londres. – Deux excellentes prises d’habit. – Espoirs.

Informations générales
  • DR05_360
  • 2575
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 360
  • Orig.ms. ACR, AE 207; D'A., T.D. 25, n. 207, p. 162.
Informations détaillées
  • 1 ARGENT DU PERE D'ALZON
    1 BIENS DES D'ALZON
    1 BUDGETS
    1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CORPS
    1 CREANCES A PAYER
    1 DISTINCTION
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 ERECTION DE MAISON
    1 JOIE
    1 MAITRES
    1 MISSION D'ANGLETERRE
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PREDICATION
    1 PREMIERE COMMUNION
    1 PROVIDENCE
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SEVERITE
    1 VERTU DE PAUVRETE
    1 VETURE RELIGIEUSE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CRESUS
    2 ESCURES, MADAME GAILLARD D'
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GAUTHIER, EMILE
    2 GROUSSET, JEAN-BAPTISTE
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 MOREL, PIERRE-BAPTISTE
    2 O'DONNELL, EDMOND
    3 LONDRES
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Le Vigan, 17 juillet [18]65.
  • 17 jul 1865
  • Le Vigan
La lettre

Mon bien cher ami,

Les 6.000 francs réclamés par le P. V[incent] de P[aul] en mon nom ont été prêtés pour Clichy à la supérieure g[énéra]le par Madame d’Escures. Elle me les a réclamés, quand Madame la supérieure lui a eu dit qu’elle ne se mêlait plus de nos affaires d’argent. Veuillez en parler à celle-ci. Madame d’Escures les réclame, et je fais assez d’emprunts pour ne pas être forcé à en faire un nouveau pour couvrir les dettes de Clichy. Nous refusons des novices, parce que nous ne savons où prendre pour nourrir le noviciat. Je vous conjure de demander à la supérieure g[énéra]le des explications sur la dette d’Escures. Il faut absolument que nous sachions où nous en sommes(1).

Le P. Vincent de Paul ne tarit pas d’admiration sur le développement oratoire opéré chez vous. Si le projet des premières communions de Londres se réalise, pourrait-on songer à y mettre le P. O’Donnell? Je propose le P. Raphaël et le P. Jean-Baptiste. J’aurais bonne envie de vous y envoyer pour commencer l’installation pour quelques mois(2). Croyez-vous que cela fût possible? Causez-en avec la supérieure.

Le P. V[incent] de P[aul] est venu passer la journée pour causer chiffres. Ce n’est pas gai(3).

Tout à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Nous avons eu deux excellentes prises d'habit, qui ont mis le noviciat en joie(4). Tout le monde était ravi, sauf le P. Raphaël qui en eût voulu un de plus. Mais nous sommes sévères. [Le] Fr. Pierre-Baptiste fera un excellent religieux, sa tenue et son esprit sont parfaits. Quant au Fr. Emile, il n'a contre lui que sa taille, mais il poussera. Nous espérons un élève de l'Assomption et un professeur, peut-être deux. Il faudrait prier pour deux élèves et trois professeurs.1. Voir *Lettre* 2491, et plus loin *Lettres* 2591, n.1 et 2604.
2. Le P. Picard répondit qu'il voyait mal le P. O'Donnell dans ce rôle, que pour sa part il serait heureux de présider aux débuts de cette oeuvre, et qu'il avait des vues sur un jeune prêtre très zélé qui depuis longtemps pensait à ce type d'apostolat (lettre du 27 juillet).
3. Non, ce n'est pas gai, car "il faudrait une pompe à incendie pour éteindre nos dettes..." (Bailly à Picard, 8 juillet).
Réflexions du P. Bailly sur la fortune du P. d'Alzon:
Le 28 juin, au P. Galabert: "J'aspire au jour où le P. d'Alzon aura achevé de manger sa fortune pour qu'on ne nous suppose plus des Crésus, quand les biens du Père ne nous servent même pas à payer les dettes les plus anciennes et les plus pénibles."
Et le 4 juillet, au P. Picard: "Le Père paraît ne vouloir pas dire un mot de ses affaires d'argent; j'attends avec confiance en Dieu la déconfiture où il va évidemment; c'est seulement, selon mes vues, quand le Père sera ruiné tout à fait, que nous pourrons commencer à régler nos affaires d'argent et trouver autant qu'elle est désirable la paix que cette fortune a toujours enlevée et enlèvera toujours tant qu'elle existera à tous ceux qui s'occupent des oeuvres de l'Assomption. La liquidation ne sera peut-être pas aussi pénible qu'on pourrait le redouter et je compte sur l'aide de la Providence qui nous veut pauvres. Jamais les fondateurs n'ont pu se servir de leurs biens pour leurs oeuvres et les plus féconds étaient pauvres..."
Résigné, le P. Galabert répondra le 21 juillet: "Je crains bien que le jour où vous aspirez n'arrive plus tôt que nous ne voudrions et probablement il arrivera avant que notre Père ait pu réaliser aucune de ses promesses pour l'oeuvre qui m'a été confiée."
4. Emile Gauthier et Pierre-Baptiste Morel ont pris l'habit le 15 juillet.