DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 385

10 aug 1865 Le Vigan MALBOSC_MESDEMOISELLES

Voulez-vous être les mamans de la poupée que j’ai gagnée à une loterie?

Informations générales
  • DR05_385
  • 2606
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 385
  • Cop. de Mme de Malbosc ACR, AM 229; D'A., T.D.37,n.3, pp. 209-210.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 EDUCATION
    1 FAMILLE
    1 JEUX
    1 PARENTS
    1 VICAIRE GENERAL
    2 MALBOSC, MADAME PAULIN DE
    2 MALBOSC, PAULIN DE
    3 BERRIAS
    3 NIMES, AVENUE FEUCHERES
  • A MESDEMOISELLES DE MALBOSC
  • MALBOSC_MESDEMOISELLES
  • Le Vigan, 10 août 1865.
  • 10 aug 1865
  • Le Vigan
La lettre

Mes chères petites cousines,

Figurez-vous que j’ai gagné, il y a longtemps, longtemps, à la loterie une poupée? Voilà qui est extraordinaire qu’un vieux grand-vicaire gagne les poupées! Je n’ai guère le temps de l’habiller, de la déshabiller, de lui donner à déjeuner, de lui apprendre à lire; et surtout il n’est pas convenable que je la fasse promener. Que dirait-on à Nîmes, si on me voyait faisant prendre l’air à une poupée sur l’avenue Feuchères? Aussi je viens vous demander un service, mais un grand service, et j’espère que vous ne me le refuserez pas.

Voulez-vous vous charger d’être ses petites bonnes, ses petites mamans? J’espère que votre maman à vous ne considérera pas son entrée dans la maison comme un accroissement de famille. Puis, il faut vous dire: ma protégée a un petit trousseau, qui vous arrivera avec sa petite personne. Vous verrez, elle est assez bien fournie. Seulement ses affaires m’ont fait l’effet de jaunir un peu; mais à la première lessive, à Berrias, tout cela pourra se rafraîchir.

Adieu, mes chères petites cousines. Croyez que j’ai une bien grande confiance en vous, puisque je vous charge de l’éducation de ma poupée. Vous lui donnerez de bonnes manières, vous n’attirerez pas trop son affection, vous ne me rendrez pas trop jaloux, et quand j’irai la voir et que nous causerons ensemble, vous n’irez pas répéter ce que ma pauvre petite poupée et moi nous nous serons dit en confidence, quoique devant vous.

Adieu mes chères petites cousines encore une fois. Croyez que je vous aime bien ainsi que votre maman et votre papa(1). La caisse de la poupée et son trousseau arriveront à l’Assomption, en même temps que cette lettre. Si on ne vous les envoie pas, faites-les réclamer.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Alix de Roussy et Paulin de Malbosc.