DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 386

10 aug 1865 Le Vigan REGIS Eulalie

Voulez-vous aller jusqu’au bout? – Il faut devenir des saints. – Conditions nécessaires pour que nous fassions quelque chose. – Crucifix et livres. – Marie Correnson. – La chapelle.

Informations générales
  • DR05_386
  • 2607
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 386
  • Orig.ms. ACR, AM 291; D'A., T.D. 37, n. 43, pp. 274-275.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 CHAPELLE
    1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 CRUCIFIX
    1 EFFORT
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
    1 INTEMPERIES
    1 LIVRES
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 OBLATES
    1 PORTEMENT DE LA CROIX PAR LE CHRETIEN
    1 PRISE DE VOILE
    1 REPARATIONS D'IMMEUBLES
    1 SAINTS
    1 SOLITUDE
    1 SOUFFRANCE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VERTUS
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 RIBADENEIRA, PIERRE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  • A MADEMOISELLE EULALIE DE REGIS
  • REGIS Eulalie
  • Le Vigan, le 10 août 1865.
  • 10 aug 1865
  • Le Vigan
  • *Mademoiselle*
    *Eulalie de Régis*
    *rue du Chapitre*
    *Nîmes*.
La lettre

Ma très bonne fille,

Voulons-nous aller jusqu’au bout? Remarquez que je ne vous demande point de tendresse inutile pour certaines personnes, je ne vous demande que ce qui vous est sincèrement demandé par Notre-Seigneur pour elles. Il ne s’agit pas de consolations, il s’agit de vertu. Eh bien! cette vertu, je voudrais la voir grandir chez vous. Je comprends et j’ai compris depuis longtemps ce que c’est qu’une déception. Vous en éprouvez. Je vous plains de toute mon âme, mais ce n’est pas moins une belle occasion de porter une croix, où Notre-Seigneur semble avoir laissé les clous de la sienne. Si j’étais un ami ordinaire, je ne m’affligerais pas au-delà de toute expression de vos déchirements et de la solitude qui se fait pour vous de certains côtés. Je sens bien, mon enfant, que vous me revenez d’autant plus, mais cela ne suffit pas. La vie est courte; il faut devenir des saints. N.-S. est jaloux. Je le bénis cependant de ce que vous pouvez m’aider en bien des choses.

En y réfléchissant, pour que nous fassions quelque chose, certaines conditions me semblent nécessaires: une obéissance, non pas de coeur, mais de foi; la résolution de ne pas perdre le temps et de chercher l’utile plus que l’agréable; le désir de ne s’appuyer que sur le très pur amour de Notre-Seigneur.

Le crucifix de 2 fr 50 est celui auquel nous nous arrêtons. Merci de vos livres. Vous avez parfaitement choisi. Réflexion faite, attendons pour la Vie des saints(1). Nos bonnes filles viennent de recevoir une jolie exposition. Ne multiplions pas les preuves d’intérêt; il vaut mieux faire durer le plaisir.

Marie C[orrenson] est une nature à part, qui a d’autant plus de mérite d’être ce qu’elle est qu’on semblait s’être appliqué à la déformer. J’espère que Dieu lui saura gré de ses efforts. Quant à vous, vous ne pouvez la prendre que par l’affection. Toute autre voie vous sera fermée, et cela de parti pris. Vous pourrez être pour elle une vieille amie, jamais une petite mère.

Adieu, mon enfant. Nous avons un temps d’une lourdeur effrayante.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Votre dépêche, qui arrive à l'instant, ne peut recevoir de réponse par le télégraphe. C'est pourquoi je vous dis, de la part du P. Hippolyte, nous ne comptons pas faire tapisser la chapelle. Il faudrait tout un plan de réparations, surtout si nous la transportons ailleurs, comme c'est probable. Si c'est pour une cérémonie en passant, je ne sais que répondre, car nous aurions fait la prise d'habit sur la terrasse. Mais avec le temps d'aujourd'hui qui peut se continuer, impossible d'y songer.1. Dont il est question dans la *Lettre* 2603.