DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 388

13 aug 1865 Le Vigan MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Ma main tremble, mais je vais mieux. – Les eaux de Cauvalat. – Merci de votre novice. – Le noviciat. – Soeur M.-Madeleine et les Oblates. – Deux professions le jour de l’Assomption. – Varia.

Informations générales
  • DR05_388
  • 2609
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 388
  • Orig.ms. ACR, AD 1390; D'A., T.D. 23, n. 850, pp. 180-182.
Informations détaillées
  • 1 BONTE
    1 CHAPELET
    1 CURES D'EAUX
    1 DISTINCTION
    1 DROIT CANON
    1 EMPLOIS
    1 EXPULSION
    1 FETE
    1 FETE DE L'ASSOMPTION
    1 FRANCHISE
    1 GUERISON
    1 IGNORANCE
    1 INTELLIGENCE
    1 INTEMPERIES
    1 MAITRESSE DES NOVICES
    1 MAITRISE DE SOI
    1 MALADES
    1 MALADIES
    1 MARIAGE
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NUTRITION
    1 OBLATES
    1 ORDINATIONS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PROFESSION TEMPORAIRE
    1 REGULARITE
    1 SAINTE VIERGE
    1 SAINTETE
    1 SANTE
    1 SEVERITE
    1 SUPERIEUR GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VETURE RELIGIEUSE
    2 BARDOU, THERESE DE LA CONCEPTION
    2 CHAUVAT, MARIE-GENEVIEVE
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 MENDIRY, ERNEST DE
    2 MENU, CAMILLE-STANISLAS
    2 PETER, MARIE-MADELEINE DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ROUSSEAUX, MARIE DU SACRE-COEUR
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 CAUVALAT
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Le Vigan, 13 août [18]65.
  • 13 aug 1865
  • Le Vigan
La lettre

Je vous demande la permission de ne vous écrire qu’un mot. C’est la fête du P. Hippolyte, j’ai pris du café, il y a un orage dans l’air, ma main tremble. Je vais mieux, positivement mieux. Quand je vous verrai, je vous expliquerai pourquoi je tiens à me poser en supérieur g[énér]al, à ma façon.

Je crois les eaux de Cauvalat(1) bonnes pour Soeur Thérèse de la Conception, d’après les guérisons qui s’y opèrent: guérison de sciatique, en huit jours, sur une personne de qui je le tiens; guérisons d’humeurs, d’arthrite; eaux froides; éléments sudorifiques, soufre et fer, mais excitantes(2). C’est pourquoi on me les défend en ce moment.

Merci mille fois de votre novice(3). M. Durand, qui va à Paris après nous avoir donné quinze jours, vous parlera du noviciat. Il nous faut quelques sujets un peu distingués. Je crains que si M. de Mendiry prend l’habit avant son ordination, il n’y ait quelque retard. Ceci est de droit rigoureux. Soeur M.-Madeleine répand une odeur de sainteté qui va loin; j’en suis ravi. Quelques personnes que j’ai attirées de Nîmes et de Montpellier, en parlent avec un enthousiasme méridional. Ce qui les charme, c’est sa possession d’elle-même, et son esprit régulier et souple à la fois, ferme et condescendant quand il faut. Elle, de son côté, est abasourdie des natures viganaises. Elle n’a pas rencontré cette profondeur de confiance dans le prêtre, et qui vient de la foi, d’une certaine ignorance et de la droiture d’intention, qui ne sait pas, mais qui veut bien faire. Je ne fais rien que quelques conversations, ces derniers jours, aux futures Oblates.

Je ne vous renvoie pas de note relative a mon Mr(4), parce que je demande des choses dont je ne veux prendre la responsabilité que lorsque je les aurai bien approfondies. Il est convenu que l’on formera les Oblates à tout(5); elles commencent déjà.

Le jour de l’Assomption nous aurons deux professions(6). Le Fr. Germer attend sa mère qui est malade; autrement nous en aurions eu trois. Je vais renvoyer quelques novices, dont je ne suis pas content sous le rapport de l’intelligence, mais j’en ai quelques-uns de bien distingués. Je bavarde plus que je ne devrais, je vous crève les yeux. Ne dites pas que je vais mieux, on me retomberait dessus. J’attends le P. Picard avec impatience.

Adieu, ma chère fille, bonne fête et mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je n'ai rien d'extraordinaire pour la Sainte Vierge en ce moment, sinon que je lui récite un rosaire chaque jour. Je tâcherai de dire la messe un de ces jours pour Soeur Camille(7). Je vous laisse toute liberté pour Soeur M. du Sacré-Coeur. Peut-être si Soeur M.-Geneviève n'est pas remontée, vaudra-t-il mieux en ôter le *poids* au prieuré, où Soeur M. du Sacré-Coeur met encore une certaine vie(8).1. Voir *Lettre* 2523, n. 1.
2. C'est du moins ce que nous lisons. Les T.D. lisaient: *ou froides*... *existantes*, et ponctuaient ces mots de *sic*.
3. M. de Mendiry.
4. Un Monsieur à marier (v. *Lettre* 2584).
5. "Mère M.-Madeleine devra faire en sorte, écrivait Mère M.-Eugénie au P. d'Alzon le 11 août, que chaque fille sache faire le pain et blanchir et se tirer d'affaire dans des pays peu civilisés."
6. Les Frères Athanase Masassigné et Pierre Descamps.
7. Dont l'état était désespéré.
8. Mère M.-Eugénie avait demandé l'avis du P. d'Alzon sur la conduite à tenir vis-à-vis de ces deux religieuses du prieuré de Nîmes (11 août).