DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 406

20 sep 1865 Nîmes ESCURES Comtesse

Sa réponse a été retardée par l’assistance à une retraite pastorale. – Intérêt qu’il porte à sa nièce. – Conseils pour son neveu. – Sa dette.

Informations générales
  • DR05_406
  • 2635
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 406
  • Orig.ms. ACR, AN 98; D'A., T.D. 38, n. 98, pp. 237-238.
Informations détaillées
  • 1 BAPTEME
    1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 CARACTERE
    1 CREANCES A PAYER
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
    1 EPREUVES
    1 FAMILLE
    1 FATIGUE
    1 INTERETS
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PETITS SEMINAIRES
    1 RECONNAISSANCE
    1 RETRAITES PASTORALES
    2 COURTOIS, RAOUL DE
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 PENNAUTIER, MADAME PAUL DE
    3 BEAUCAIRE
    3 LOIRET, DEPARTEMENT
    3 PARIS, EGLISE SAINT-NICOLAS DU CHARDONNET
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
  • A MADAME LA COMTESSE D'ESCURES
  • ESCURES Comtesse
  • Nîmes, 20 septembre 1865.
  • 20 sep 1865
  • Nîmes
  • *Madame la ctesse d'Escures*
    *au Gué-Robert par Tigy*
    *Loiret*.
La lettre

L’obligation d’assister à une retraite pastorale, malgré un état de fatigue assez ennuyeux, m’a empêché, ma bien chère fille, de vous répondre comme je l’aurais voulu. J’avais eu l’idée de vous faire écrire par mon secrétaire, mais cela n’eût pas suffi pour mon coeur. J’ai pensé que ma fille accepterait quelques jours de retard pour voir les hiéroglyphes de son père.

Je vous remercie de ce que vous voulez bien me dire de Mme votre nièce(1); il m’est impossible de ne pas porter un très vif intérêt à une jeune femme, que j’ai baptisée, il y a du temps déjà. Vous avez bien raison de vous attrister des coups qui frappent une famille dans presque tous ses membres. Quant à Raoul(2), si j’ai un conseil à donner, je ne suppose pas qu’il puisse porter le travail de la rue des Postes, et je préférerais de beaucoup la maison de Mgr Dupanloup(3), ne fût-ce que parce qu’il pourra faire des lettres. Si cet enfant a le caractère que vous me dépeignez, il lui sera impossible de suivre jamais la carrière des écoles spéciales. Dirigez-le vers les lettres. Je crois que cela sera meilleur, à moins que lui-même n’ait un attrait positif pour les sciences, ce dont il est permis de douter. Quant au séjour au petit-séminaire de Beaucaire, je me permets, malgré le véritable intérêt que je porte à cet établissement, de penser que ce n’est point le milieu convenable pour Raoul; plus tôt il en sortira, mieux cela vaudra.

Je n’oublie point ma dette, mais puisque je suis le Pater par excellence, je vais vous dire la vérité. J’ai 8.000 francs dans mon coffre-fort, prêts à vous être envoyés; seulement, comme ils sont dus par la maison de Paris, j’ai dû engager une correspondance très active pour les faire acquitter par la dite maison, mais j’ai à vous prier de croire que capital et intérêts seront à vos ordres, quand j’aurai forcé mes Parisiens à rendre gorge. Vous voyez que je suis toujours le même, et que, quand on m’appelle Pater, on me fait tout dire.

Adieu, ma fille. Ecrivez-moi quelquefois. Votre père par excellence.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Blanche de Chazelles.
2. Raoul de Courtois.
3. Sans doute le petit séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet, qu'une vingtaine d'années plus tôt l'abbé Dupanloup avait ouvert aux laïcs et dont il avait relevé le niveau. Cependant, Mme d'Escures habitant le Loiret, il n'est pas impossible que le P. d'Alzon ait en vue une école du diocèse d'Orléans organisée ou réorganisée selon les mêmes principes par Mgr Dupanloup.