DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 412

11 oct 1865 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Votre silence. – Les effets d’une trombe. – J’ai d’affreux remords d’être si bien ici. – S’unir par la prière et par le travail. – Angélina.

Informations générales
  • DR05_412
  • 2643
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 412
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 403; D'A., T.D. 29, n. 44, pp. 50-51.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DES AISES
    1 ANGOISSE
    1 APOSTOLAT
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CRAINTE
    1 HUMILITE
    1 INTEMPERIES
    1 JARDINS
    1 JOIE
    1 LEVER
    1 MORT
    1 PARESSE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 SAINTETE
    1 SANTE
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SILENCE
    1 VIE RELIGIEUSE
    2 CHAUDORDY, ANGELINA
    3 NIMES
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, 11 oct[obre 18]65.
  • 11 oct 1865
  • Lavagnac
La lettre

Ma chère enfant,

Je viens de vous écrire trois grandes pages, et puis je les ai déchirées. Je vous disais que votre silence m’inquiète et qu’il faut m’écrire, si vous ne voulez pas que je sois réellement dans l’angoisse. Vous croirez donc toujours que vous n’en valez pas la peine? Je vous assure que si c’est de l’humilité, ce n’est pas de la charité pour ceux qui vous aiment. Ici, j’ai trouvé les ruines faites par une trombe, c’est quelque chose d’affreux. Heureusement que personne n’est mort; mais le jardin a eu près de soixante mètres de mur emportés sur la grand’route, sans compter mille dégâts de toute espèce.

Avec cela, vous dirai-je que j’ai d’affreux remords d’être si bien ici? Ce n’est évidemment pas la vie d’un religieux. J’ai bien pour prétexte que mes religieux tiennent à ce que j’y vienne, mais est-ce un motif suffisant? Priez pour moi, afin que j’y voie clair. Priez aussi, mon enfant, afin que je puisse faire un peu de bien pendant l’année qui s’ouvre. Je prends tous les jours plus au sérieux mon association avec quelques personnes. Je prends, comme je vous l’ai dit, leurs prières, et je leur donne le peu de travail apostolique que je suis capable de faire. C’est une bonne chose de s’unir ainsi. Il me semble que ma chère fille pourrait s’unir doublement à moi, et par la prière et aussi par le travail, si sa santé le lui permettait.

Je me suis levé un peu plus matin, pour faire partir pour Nîmes un paquet de lettres; il me faut arrêter. Adieu, ma bien chère enfant. Je vous envoie une vraie bénédiction de père. Ecrivez moi donc et croyez un peu plus que vous êtes bonne à quelque chose, ne fût-ce qu’à causer bien de la joie à ceux qui vous sont ce que je vous suis en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Si vous voyez Angélina, vous lui direz de ma part qu'elle est une grande paresseuse. Quand donc aurai-je des filles qui veuillent se mettre un peu sérieusement à une vie de sainteté?