DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 430

23 oct 1865 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

J’espère être de retour vendredi. – A quoi *me* serez-vous bonne cet hiver? – Quand prendrons-nous notre vol du côté de Dieu? – Soyons des saints, marchons ensemble.

Informations générales
  • DR05_430
  • 2668
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 430
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 403; D'A., T.D. 29, n. 46, pp. 52-53; QUENARD, p. 38.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 ASCESE
    1 CARACTERE
    1 FOI
    1 GENEROSITE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 INTEMPERIES
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 ORAISON
    1 SAINTETE
    1 SOLITUDE
    1 TIEDEUR
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    2 ROSE DE LIMA, SAINTE
    3 NIMES
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, le 23 octobre 1865.
  • 23 oct 1865
  • Lavagnac
La lettre

J’attendais une lettre de vous, mon enfant. Je ne reçois rien, je vous écris. J’espère, s’il ne tombe pas des hallebardes, être à Nîmes vendredi, entre midi et 1 heure. Mais auparavant je veux vous poser cette question: « A quoi serez-vous bonne? », et, si vous préférez: « A quoi me serez-vous bonne, cet hiver? » Ah! si vous étiez une sainte Rose, la question serait vite résolue. Alors pourquoi ne deviendriez-vous pas une petite sainte Rose? Amour de N.-S., oraison, pénitence, obéissance, solitude; voyez ce que vous voulez en imiter. Dieu demande des âmes généreuses. Quand le serons-nous? Ah! si vous vouliez que nous nous y missions un peu sérieusement! J’entrevois une vie uniquement appuyée sur la foi, sur les idées chrétiennes les plus pures, sur les actes de N.-S., dans le mépris de tous les jugements humains. J’ai peur quelquefois de me lancer de ce côté, et pourtant quelque chose me dit: Il le faut. La fadeur des caractères présents me donne un profond dégoût, et je me trouve aussi fade que les autres. Voyons, mon enfant, quand prendrons-nous notre vol du côté de Dieu?

Je voulais vous dire ce petit mot. Il me semble qu’en suivant votre âme par la pensée et par le coeur, vous en aviez besoin(1), et cela m’a fait du bien. J’y trouve deux fois mon compte. Allons, ma fille, soyons des saints, marchons ensemble, et croyez à toute mon affection en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Il faudrait évidemment: "Il me semble, en suivant votre âme par la pensée et par le coeur, que vous en aviez besoin". (S.V.)