DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 438

31 oct 1865 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Conversation avec M. Couderc à propos de Mireman.

Informations générales
  • DR05_438
  • 2677
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 438
  • Orig.ms. ACR, AD 1397; D'A., T.D. 23, n. 858, pp. 188-189.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 CELLULE
    1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 DOMESTIQUES
    1 DOT
    1 FATIGUE
    1 MALADES
    1 ORPHELINS
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PROPRIETES FONCIERES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REPOS
    1 RESIDENCES
    1 SOCIETE DES ACTIONNAIRES
    1 SOEURS CONVERSES
    2 COUDERC, FELIX
    3 MIREMAN
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 31 oct[obre 18]65.
  • 31 oct 1865
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

J’ai vu M. Couderc hier soir, voici l’abrégé de ma conversation. Il me demanda ce que je pensais. « Vous m’avez, lui dis-je, fait témoigner le regret de ce que je n’avais pas donné suite à l’idée de vous venir en aide à Mireman. L’expérience vous a prouvé qu’un homme ne peut pas tout. Vous voulez une communauté; seulement au lieu d’avoir des Soeurs domestiques, selon votre première combinaison, quand j’ai vu la supérieure g[énéra]le de l’Assomption désirer une maison, où quelques-unes de ses Soeurs peuvent se retirer pour quelque temps pour se reposer, j’ai pensé que nous pourrions nous être réciproquement utiles ». L’abbé Couderc accepta la donnée et proposa:

1° Ou de vous vendre Mireman,

2° Ou de former une société avec moi pour l’avenir,

3° Ou de vous prier de venir faire un essai, lui restant maître et vous restant libres de vous retirer, quand vous le voudriez.

J’écartai le second projet et je lui dis qu’il me paraissait convenable de commencer par le troisième, avec la pensée d’en venir au premier. Dans cette hypothèse, il vous demanderait au plus tôt trois religieuses de choeur et trois converses pour l’administration de huit à douze cellules pour les Soeurs surnuméraires que vous voudriez y envoyer pour se reposer. Il voudrait que ce fût bientôt que la chose se fît. C’est pour cela que je ne suis pas entré dans trop de détails, car ce sera à vous à les indiquer, et vous gagnerez du temps.

Mireman serait un véritable avantage pour le prieuré. Une Soeur fatiguée, une enfant malade pourraient y être envoyées en convalescence. L’essentiel, c’est de bien prendre ses précautions contre le bon M. Couderc, qui cependant me semble un peu maté par l’expérience sur certaines questions, qu’il ne voyait pas du tout de la même façon, depuis quelque temps. L’abbé Couderc ajouta qu’il vous offrait immédiatement trois jeunes personnes, dont une aurait une dot de 60.000 francs, orpheline de père et de mère; les deux autres auraient un peu moins, mais auraient encore quelque chose. J’ai pensé que ces 60.000 francs pourraient servir à payer Mireman et au-delà. Enfin, voilà l’affaire en train. Une bonne lettre, des compliments et l’assurance d’y envoyer des personnes bien élevées feront tout pour gagner les bonnes grâces de M. Couderc, qui, je pense bien, prendra quelque chose, s’il vend, mais cédera beaucoup si on veut le prendre par son faible.

Adieu, ma fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum