DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 450

25 nov 1865 Le Vigan MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Indications pour la présentation des règles. – J’ai remanié pour nos religieux le Directoire dont vous n’avez pas voulu. – Cérémonial et livre des offices. – Vous devez laisser les détails pour l’ensemble. – Une vivacité quelquefois injuste. – Varia.

Informations générales
  • DR05_450
  • 2693
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 450
  • Orig.ms. ACR, AD 1399; D'A., T.D. 23, n. 862, pp. 191-193.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 AMOUR-PROPRE
    1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 COUTUMIER
    1 CRITIQUES
    1 DECISIONS DU CHAPITRE
    1 DIRECTOIRE DES ASSOMPTIONNISTES
    1 DIRECTOIRE DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 ENERGIE
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 FORMATION A LA VIE RELIGIEUSE
    1 GOUVERNEMENT DES RELIGIEUX
    1 LIVRES LITURGIQUES
    1 MAITRESSE DES NOVICES
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OFFICE DIVIN
    1 ORGUEIL
    1 PAIX DE L'AME
    1 PERSEVERANCE
    1 RECONNAISSANCE
    1 REGLES DES RELIGIEUX
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SENTIMENTS
    1 TENTATION
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 VETURE RELIGIEUSE
    1 VOEUX DE RELIGION
    2 BARDOU, THERESE DE LA CONCEPTION
    2 MENDIRY, ERNEST DE
    2 MENU, CAMILLE-STANISLAS
    2 PETER, MARIE-MADELEINE DE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SAINTE-MARIE, PAUL DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 TOUVENERAUD, PIERRE
    3 NIMES
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Le Vigan, le 25 novembre 1865.
  • 25 nov 1865
  • Le Vigan
La lettre

Ma bien chère fille,

Dieu arrangera bien des choses, et je le bénis de la manière dont il nous conduit par la main. Voyons, je vais vous répondre par ordre.

1° Quand vous n’aurez plus besoin du cahier rose(1), veuillez me le renvoyer, je vous en conjure.

2° Pour vos règles, faites comme nous, cinq ou six livres: 1° Règles communes; 2° gouvernement; 3° directoire; 4° livre des offices ou officiers; 5° coutumier; 6° cérémonial.

A proprement parler, vous n’avez à présenter que les règles communes qui peuvent être très courtes; (je vous aurai toujours une infinie reconnaissance de m’avoir donné les règles communes de Saint Vincent de Paul: c’est un chef-d’oeuvre et je n’ai pas la prétention que les nôtres en approchent;) puis le livre du gouvernement. Ce sont les seules choses à présenter à l’approbation.

Mais pour moi je fais copier pour les novices les règles communes et le directoire. Et, à ce sujet, je vous remercie encore de n’avoir pas voulu de celui (Directoire) que j’avais fait pour vos filles; je l’ai remanié et donné à nos religieux. Ainsi les novices ont entre les mains ce qu’il leur importe de connaître, les règles communes et le directoire. Le livre du gouvernement ne les regarde pas. Notre cérémonial est à peu près fait(2). Je vais l’été prochain m’occuper du livre des offices. Je regrette que l’on m’ait perdu le livre des offices de Saint-Maur: c’était une des meilleures rédactions que j’aie jamais vues. Mais ceci n’a pas besoin d’être soumis à l’approbation, au moins de longtemps; le Directoire, non plus; et c’est pourtant [là] que doit se donner l’esprit de la Congrégation.

3° Il m’est impossible d’admirer les travaux particuliers où vous vous laissez absorber; vous devez former des filles qui vous remplacent pour la conduite des Soeurs. Je préférerais que vous parlassiez un peu plus longtemps dans les réunions du Chapitre et que vous donnassiez moins de votre temps à chacune. Vous devez, je crois, devenir chaque jour plus avare de vos heures, et agir par des Soeurs que leur âge puisse mettre à même de vous suppléer. A cet égard, il m’est impossible de changer d’opinion. Vous devez laisser les détails pour l’ensemble, sans quoi vous n’y tiendrez pas.

4° Je bénis Dieu de la façon dont il vous traite. C’est une grande grâce que ces réponses qu’il vous fait, et où vous trouvez votre paix(3). Notre-Seigneur est réellement le Dieu admirable dans ses sollicitudes pour les âmes. J’accepte avec joie l’explication que vous donnez à d’autres troubles. On en trouverait la cause dans la vivacité; à ce substantif je voudrais accoler l’adjectif quelquefois injuste, et alors nous serons parfaitement d’accord(4).

5° Il sera très facile de causer, au mois de janvier, de ce que vous me dites de l’action de Dieu sur l’Assomption(5). Le P. Picard m’en avait dit quelque chose.

6° Je voulais envoyer la Mère M.-Madeleine à Nîmes pour la profession de Soeur Thérèse de la Conception; il sera donc très aisé de l’y garder quelques jours de plus, sans la moindre difficulté.

7° Je vais chercher la fille que vous désirez; il n’est pas impossible que je la trouve.

Adieu, ma fille. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mes souvenirs à Soeur Camille, mais faites prier pour notre noviciat. M. de Sainte-Marie(6) est parfait, M. de Mendiry est obscur au-delà de toute expression. Restera-t-il? J'en doute.1. Le 17 novembre, Mère M.-Eugénie, qui travaille activement aux Constitutions des R.A., a demandé "le fameux cahier rose contenant les articles qu'on demande à Rome", et le 22 elle a écrit qu'elle l'avait retrouvé.
2. La *Circulaire sur le cérémonial* (E.S., pp. 298-301) n'est pas du P. d'Alzon, mais du P. Cusse, comme l'a magistralement démontré le P. Touveneraud (*Lettre* 574). - Dans un cahier du P. Hippolyte (CH 1), qui n'est pas antérieur à 1865, on trouve le cérémonial pour la vêture et pour la profession, ainsi que celui des Vêpres, Complies, Matines et Laudes.
3. Le P. d'Alzon répond ici à cette phrase de Mère M.-Eugénie: "contre les tentations qui écrasaient nos âmes [...] j'ai fini par trouver une force dans les réponses que Notre-Seigneur a faites lui-même à la tentation." (22 novembre).
4. Faisant discrètement allusion dans la même lettre à la récente tension dans leurs relations, Mère M.-Eugénie avait écrit: "Vous n'avez vraiment à me reprocher que d'avoir été trop vive dans mes sentiments."
5. "Je ne sais quels sont les desseins de Dieu sur l'Assomption, mais je vous assure que je vois depuis quelque temps des choses étonnantes [...] il me semble impossible de n'y pas voir Dieu tout seul enseignant la Maîtresse des Novices par un instrument qui n'est rien lui-même et qu'on ne peut soupçonner d'enflure ni d'action propre." (lettre du 22 novembre). Voir *Lettre* 2674, n. 3.
6. Augustin-Paul Kermély de Sainte-Marie vient de prendre l'habit assomptioniste sous le nom de Fr. Paul, mais il ne persévérera pas.