DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 29

15 feb 1866 Paris CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Le Père M. – N.-S. veut des âmes s’offrant à lui dans beaucoup de perfection, d’amour et d’immolation. – Priez beaucoup, beaucoup et encore beaucoup. – Devenez victime. – Le carême. – Rien d’arrêté dans les projets dont je vous ai parlé. – Je compte sur vous comme sur une âme que Dieu m’a donnée pour m’aider à me convertir.

Informations générales
  • DR06_029
  • 2752
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 29
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 403; D'A., T.D. 29, n. 54, p. 61.
Informations détaillées
  • 1 GENEROSITE
    1 VERTU DE FORCE
    1 VIE DE PRIERE
    2 JEAN, SAINT
    2 M., PERE
    2 THIBON, LOUIS
    3 LYON
    3 PARIS
    3 TOULOUSE
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Paris, 15 février 1866.
  • 15 feb 1866
  • Paris
  • *Mademoiselle*
    *Marie Correnson*
    *rue des Lombards, 22*.
La lettre

Ma bien chère enfant,

J’ai été un peu souffrant, et c’est ce qui m’a empêché de vous répondre plus tôt. Je vous remercie des longs détails que vous me donnez sur le P. M. Ce qu’a fait M. Thibon, il l’a fait comme toujours dans la perfection de sa naïveté(1). Ce qu’il y a de bon en tout ceci, c’est que la province de Paris est séparée de celle de Toulouse par la province de Lyon. Du reste, mon enfant, Dieu me semble vous protéger et il ne veut pas vous abandonner. Pour moi, je vous pousserai toujours en avant. Notre-Seigneur veut des âmes s’offrant à lui dans beaucoup de perfection, d’amour et d’immolation. Priez beaucoup, beaucoup, encore une fois beaucoup. Maintenez-vous dans la présence de Dieu, devenez victime, oui victime de cet amour immense qui appelle certaines âmes, la vôtre en particulier, pour les consumer dans ses flammes. Saint Jean dit: Pour nous, nous avons cru à l’amour de Dieu. Je vous le répéterai toujours, Marie, que toutes les flammes de votre coeur aillent vers notre bon maître! C’est là toute votre vie. Allons, courage et force, pour être tout enivrée de cette ardeur qui fait les saints.

Si l’on se fâche trop de ce que vous faites le carême, sachez par quelques concessions obtenir plus de liberté sur d’autres points. Quant à moi, je vois devant ma fille une route très droite, difficile, mais par où elle peut, si elle le veut bien, arriver bien haut. Soyez douce, humble, patiente; le reste viendra, soyez-en persuadée.

Les projets, dont je vous ai parlé, ne font que traverser mon esprit. Je dis des messes tant que je puis pour y voir clair, mais je n’ai absolument rien d’arrêté. Adieu, ma fille. Je compte sur vous, comme sur une âme que Dieu m’a donnée pour m’aider par sa prière, son action secrète à me convertir.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La lettre de Marie Correnson étant perdue, il est difficile de voir de quoi il est question ici.