DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 36

24 feb 1866 Paris FABRE_JOSEPHINE

Vos suppositions sont loin de la vérité. – Si vous en voulez, l’Elze est à vos ordres. – Personne ne veut m’attirer à Paris.

Informations générales
  • DR06_036
  • 2761
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 36
  • Cop.ms. de la destinataire ACR, AO 18; D'A., T.D.39, n. 67, p. 235.
Informations détaillées
  • 1 VENTES DE TERRAINS
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 VAILHE, SIMEON
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
    3 VIGAN, PROPRIETE DE L'ELZE
  • A MADEMOISELLE JOSEPHINE FABRE
  • FABRE_JOSEPHINE
  • Paris, 24 février [1866](1).
  • 24 feb 1866
  • Paris
La lettre

Votre lettre me touche profondément, ma chère enfant. Cependant, je puis vous dire: 1° que vous êtes bien loin de ce qui est la vérité dans vos suppositions; 2° qu’il m’est absolument impossible de rien vous dire, parce que je ne sais absolument rien et que je ne saurai probablement rien avant dix-huit mois, si je suis en vie à cette époque. Vous voyez que vous voilà renvoyée à bien loin d’ici. Ne vous tracassez donc pas. Ce que je puis vous dire, c’est que je vais tâcher de vendre une partie de mes biens au Vigan et que si vous en voulez quelque chose, l’Elze par exemple, est à vos ordres. Je puis vous dire en passant que, depuis dix ou quinze ans, personne ne m’a rien dit pour m’attirer à Paris. C’est moi qui cherche où je ferai mieux d’aller, à Paris ou à Rome. Allons, ma chère enfant, un peu de courage. Si je viens me poser pour un peu plus de temps à Paris, je n’ai jamais pensé à y demeurer plus de trois ou quatre mois. Vous en savez à présent autant que moi.

Adieu, ma bien chère fille. Soyez sage et croyez-moi votre père et ami, autant qu’on puisse l’être en Notre-Seigneur.

[E. D'ALZON.]
Notes et post-scriptum
1. Le P. Vailhé proposait *après 1864*. Nous croyons pouvoir avancer *1866*. Le domaine de l'Elze fut attribué au P. d'Alzon lors du partage de la succession de la vicomtesse d'Alzon le 3 janvier 1861 (ACR, DK 55). Après cette date, le P. d'Alzon ne se trouva à Paris un 24 février qu'en 1866 et 1869. D'autre part, nous savons que le P. d'Alzon se demandait s'il ne devait pas se fixer à Paris ou à Rome. Mlle Fabre, voyant le P. d'Alzon prolonger son séjour à Paris (il y résida du 26 janvier au 12 mars 1866), a sans doute exprimé sa crainte de le voir quitter Nîmes définitivement. Il n'en est pas question dans l'immédiat, lui répond le P. d'Alzon. Mais tout ceci n'est qu'hypothèse... (En 1863 déjà il a été question d'un éventuel achat de l'Elze par Mlle Fabre: v. *Lettre* 2042).