DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 42

3 mar 1866 Paris CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

La santé de sa mère. – Le but de la vie: aimer Dieu et lui prouver qu’on l’aime. – La réciprocité de l’amour de Dieu et de l’âme. – Combien précieux sont les moyens de détachement que N.-S. vous propose. – Le P. Minjeard à Notre-Dame.

Informations générales
  • DR06_042
  • 2766
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 42
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 403; D'A., T.D. 29, n. 57, pp. 63-64; QUENARD, pp. 41-42.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 DETACHEMENT
    1 GENEROSITE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 MINJARD, ETIENNE-CONSTANT
    3 NIMES
    3 PARIS, CATHEDRALE NOTRE-DAME
  • A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Paris, 3 mars 1866.
  • 3 mar 1866
  • Paris
La lettre

J’espère, ma bien chère enfant, que le mieux qui s’est manifesté dans la santé de Madame votre mère ira toujours se consolidant. Je demande pour vous à N.-S. de vous bien prendre pour lui, de telle sorte que tout vous serve de moyen de l’aimer davantage. C’est là tout le but de la vie. Aimer Dieu et lui prouver qu’on l’aime. Quant à ce que vous me dites que vous vous sentez toujours plus attirée vers N.-S., croyez-le, Marie, c’est là une grâce admirable, à laquelle une âme ne saurait trop répondre. Dieu se donne le premier; mais quand l’âme se donne, à son tour, il y a une réciprocité qui provoque en quelque sorte le besoin qu’a Dieu d’être vainqueur en tout, surtout en générosité, et nul ne peut dire ce qu’il invente de bonté et de tendresse, pourvu qu’il trouve l’amour et le sacrifice. La manière dont vous avez accepté mon absence pendant la maladie de Madame votre mère me prouve que vous comprenez ce que je vous dis.

Continuez, mon enfant, à vous laisser prendre par tous ces moyens de détachement que N.-S. vous propose. Quelque crucifiants qu’ils soient, ils sont bien précieux. Heureuses les âmes qui reçoivent cette lumière et qui profitent de ces avances!

Le P. Minjeard a un magnifique succès. Hier, il a prêché à Notre-Dame. On m’a dit que l’église était comble. J’espère vous revoir dans quinze jours. De samedi en huit, si rien ne s’y oppose, je dirai la messe à Nîmes.

Adieu, bien chère petite soeur. Je voudrais vous dire combien je suis vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je suis effrayé de la manière dont je donne dans le *la*.