DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 54

22 apr 1866 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La relique de la vraie croix de Mme de Balincourt.

Informations générales
  • DR06_054
  • 2782
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 54
  • Orig.ms. ACR, AD 216; D'A., T.D. 23, n. 871, pp. 199-200.
Informations détaillées
  • 1 COLERE
    1 VENERATION DE RELIQUES
    2 BALINCOURT, FERNAND DE
    2 BALINCOURT, MADAME CHARLES DE
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 CHAMBON, FAMILLE
    2 LAURENT, CHARLES
    3 NIMES
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 22 avril 1866.
  • 22 apr 1866
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je viens d’avoir avec Mme de Balincourt une conversation, où elle s’est exprimée d’une manière si inconvenante sur les motifs qui vous poussaient à garder sa relique de la vraie croix, qu’ayant voulu me charger de vous en écrire, je l’ai refusé positivement, lui disant que si je la respectais, elle, je tenais à ne pas vous manquer de respect. Ce n’est donc pas une commission que je fais, c’est une conversation que je vous raconte, d’où il résulte qu’on vous déférera le serment si la relique n’est pas rendue. Vous ferez ce que vous voudrez; car avec des gens, dont les procédés sont tels que j’en ai eu un vertige, une demi-heure après, on ne peut guère donner de conseil. Mais, à votre place, je porterais la relique en allant à Rome, et, en passant à Nîmes, une heure après mon arrivée, je l’enverrais avec une lettre, où je dirais que l’on eût pu croire qu’une relique pourrait représenter la part de mobilier de Valentine. Malheureusement Valentine est une archisotte, qui sera encore de l’avis de sa mère.

Veuillez, si vous ne l’avez fait, ne pas écrire comme je vous le proposais dans ma dernière lettre; mais, comme après toutes les fureurs de la mère et du fils, j’ai dit que j’avais quelques raisons de penser que vous apporteriez la relique en allant à Rome, vous pouvez l’apporter, si bon vous semble, sans qu’on soupçonne une entente. Ce qui les a rendus le plus furieux, c’est qu’à la fin j’ai voulu refuser de me mêler de leur affaire, pour ne pas vous manquer de respect. Enfin, vous savez ou ne savez pas que vous êtes une menteuse, que vous avez une conduite inqualifiable, que vous avez encouru toute l’indignation de Mme de B[alincourt], que vous avez abusé de sa délicatesse, qu’elle communie moins souvent à cause des sentiments que vous lui inspirez.

Adieu, ma fille. Il me tarde bien de vous revoir; mais la relique de Mme de B[alincourt] me fait resouvenir que je crois vous en avoir confié quelques-unes, entre autres une en ébène, forme d’un petit livre, l’autre dans un petit carton rose. Si vous les avez, rapportez-les moi, avec le cahier rose de l’abbé Chaillot(1).

Adieu et au revoir sous peu, si vous allez à Rome. Le P. Laurent, arrivé hier soir, trotte du côté des Chambon.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Mais allez-vous ou n'allez-vous pas à Rome?1. Voir *Lettre* 2693, n. 1.