DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 64

21 may 1866 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Je demande à Dieu de vous faire tout le bien que je suis capable de procurer. – A Rome, l’essentiel est de vous faire voir. – La religieuse, la fille et la dot. – Vocations probables pour l’Assomption (dont Marie Correnson). – L’ancienne maison Levêque à Auteuil. – Ici la maison va bien. – Revenez de Rome toute transformée.

Informations générales
  • DR06_064
  • 2796
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 64
  • Orig.ms. ACR, AD 219; D'A., T.D. 23, n. 875, pp. 202-203.
Informations détaillées
  • 1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 DOT
    1 ECOLES
    1 OBLATES
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 VENERATION DE RELIQUES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 CHAUDORDY, ANGELINA
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 GAIDAN, ANTOINETTE
    2 LEVEQUE, GEORGES MARIN
    2 PEROUSE, JEANNE-MARIE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE, LOUIS
    2 ROGIER, MARIE
    3 AUTEUIL
    3 CIVITAVECCHIA
    3 LIVOURNE
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 21 mai 1866.
  • 21 may 1866
  • Nîmes
La lettre

Je reçois à l’instant votre petit mot, ma bien chère fille, et je vous en remercie du fond de l’âme. Je demande à Dieu de vous faire tout le bien que je suis capable de procurer à quelqu’un. Si vous voulez faire vos affaires à Rome(1), ne soyez pas pressée et ne faites pas la pressée. Ce qu’on veut, c’est vous voir, vous juger. Les Romains sont ainsi. Il faut les prendre tels qu’ils sont. Quant à moi, je ne serais pas surpris que vous revinssiez sans rien, mais il ne faudrait pas vous décourager. Ce qui était l’important sera fait, on vous aura vue. Puis, vous aurez formé des relations, et ce sera très précieux.

Quoique vous n’ayez pas à vous tracasser de cela pendant votre voyage, je pense que Soeur M.-Gabrielle vous aura fait part d’une conversation, que j’ai eue avec Mlle Gaidan, l’ancienne gouvernante de Soeur M.-Elisabeth, où j’ai déclaré que si l’on me consultait, je ferais rendre la relique, la fille et la dot, un [peu] plus promptement qu’on n’avait mis de temps à la compter à la Congrégation. Je pense que Marie Rogier, Marie Correnson, Angélina Chaudordy et Augustine Correnson s’acheminent doucement vers l’Assomption, mais cela ne peut avoir lieu que peu à peu. Le P. Picard croit que l’ancienne maison Lévêque(2), à Auteuil, est un peu en déroute, et que les bruits de guerre ne sont guère propres à la remonter. Ici la maison va bien pour le moment, et même très bien. Si cela durait de la sorte, je serais sûr d’une prompte résurrection.

Que je désire vous voir revenir de Rome toute transformée! Vous pouvez dater de votre visite au tombeau des apôtres l’ère d’une vie toute nouvelle.

Adieu, ma fille. Je suis un peu fatigué et je m’arrête. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Un souvenir à votre compagne de voyage. Mes hommages à Mgr Pie.1. Mère M.-Eugénie de Jésus est arrivée à Nîmes le 11 ou le 12 mai, a quitté la ville dans l'après-midi du 16 et s'est embarquée le lendemain à Marseille avec Soeur Jeanne-Marie Pérouse sur le *Pausilippe*. C'est sur ce navire, en rade de Livourne, qu'elle a écrit le 18 mai la lettre dont le P. d'Alzon lui accuse réception. Elle arrivera à Civitavecchia le 19 à 7 h. du matin. Mère M.-Eugénie se rend à Rome pour y obtenir l'approbation de sa congrégation et y présenter ses constitutions. Sa compagne de route a raconté ce voyage dans les *Origines de l'Assomption* (IV, pp. 121-162).
Depuis plusieurs mois, Mère M.-Eugénie travaille à la révision des Règles de la congrégation. Elle a eu notamment l'occasion d'en discuter avec le P. d'Alzon en février-mars à Paris et tout récemment à Nîmes. Le 18 mai, le P. Emmanuel Bailly écrit à son frère que le P. d'Alzon a travaillé des journées entières pour Madame la Supérieure générale à des projets de constitutions.
2. Etablissement scolaire dont la reprise par les Assomptionistes avait été envisagée jadis (voir *Lettres* 1380 et 1459 et notes).