DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 68

3 jun 1866 Le Vigan REGIS Eulalie

*Souffrir sans mourir*, soyez une sainte Marie-Madeleine de Pazzi, dont c’était la devise. – Quel dommage que vous n’étiez pas avec nous: Marie a été délicieuse. – Il y a de bien bons éléments à Rochebelle.

Informations générales
  • DR06_068
  • 2801
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 68
  • Orig.ms. ACR, AM 298; D'A., T.D. 37, n. 50, p. 281.
Informations détaillées
  • 1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 OBLATES
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    2 CHAUDORDY, ANGELINA
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 MARIE-MADELEINE DE PAZZI, SAINTE
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    3 CAUVALAT
    3 NIMES
    3 ROCHEBELLE, FAUBOURG DU VIGAN
    3 VIGAN, LE
  • A MADEMOISELLE EULALIE DE REGIS
  • REGIS Eulalie
  • Le Vigan, le 3 juin 1866.
  • 3 jun 1866
  • Le Vigan
  • *Mademoiselle*
    *Mademoiselle de Régis*
    *rue du Chapitre*
    *Nîmes*.
La lettre

Sainte Marie-Madeleine de Pazzi, dont nous célébrons aujourd’hui la fête, morte à quarante-et-un ans, avait pour devise: Souffrir sans mourir. Quand en serons-nous là, ma fille? C’est effrayant pour la pauvre nature qui ne veut ni mourir ni souffrir, et qui préfère de beaucoup agir sans souffrance et vivre pour faire beaucoup ce qui lui convient. Enfin, mon enfant, je vous souhaite d’être une sainte Marie-Madeleine de Pazzi, et de ne mourir que lorsque vous aurez beaucoup aimé à souffrir beaucoup sans agir. Vous douteriez-vous de souhaits pareils de ma part? Mais, que voulez-vous? On peut bien au moins faire des souhaits de sainteté pour soi et pour les autres. C’est un dédommagement, si faible qu’il soit, de la réalité.

Je ne puis vous dire les bons jours que je viens de passer. Quel dommage que ni vous ni Isabelle n’ayez pu y prendre part! C’eût été vraiment du bonheur, si l’on peut appeler de ce nom ce qui ne dure que quatre jours et demi. Marie a été délicieuse. Je vous prie de le lui dire de ma part. Quelle obligation elle a de se conserver à tout le bien que Dieu lui demande! J’espère qu’elle vous donnera des nouvelles de Rochebelle, où les choses vont bien, et, dans tous les cas, bien mieux que je ne l’espérais(1). Il y a là de bien bons éléments. C’est à nous à les utiliser.

Adieu, ma fille. Je joins ici un mot pour Isabelle. A samedi(2).

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Une "caravane" de dames nîmoises était venue au Vigan pour y visiter les Oblates de Rochebelle et y prendre les eaux de Cauvalat. Des trois demoiselles auxquelles le P. d'Alzon avait spécialement confié les Oblates (v. *Lettre* 2494 et n. 1), à savoir Eulalie de Régis, Isabelle de Mérignargues et Marie Correnson, seule cette dernière en faisait partie. Eulalie de Régis remerciera Marie Correnson de lui avoir donné des nouvelles "de *nos Oblates* ou de *vos Oblates* auxquelles je suis profondément dévouée" (lettre non datée, DQ 22). Parmi les autres personnes qui participèrent à ce voyage, nous connaissons au moins les noms d'Angélina Chaudordy (v. *Lettre* 2808) et de Cécile Germer-Durand à laquelle son mari écrit le 30 mai: "Je suis heureux d'apprendre que tu es arrivée à bon port ainsi que ta cargaison d'anges aux ailes de crinoline, que vous êtes bien installées à Cauvalat, etc."
2. C'est-à-dire le 9 juin.