DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 73

4 jun 1866 Le Vigan PICARD François aa

Reposez-vous. – Le Fr. Paul. – Les embarras d’argent. – Le P. Vincent de Paul devra sans doute être débarrassé de sa charge. – Mesures à envisager dans ce cas. – Un jugement sur le P. Vincent de Paul.

Informations générales
  • DR06_073
  • 2805
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 73
  • Orig.ms. ACR, AE 218; D'A., T.D. 25, n. 218, p. 169.
Informations détaillées
  • 1 CHEFS D'ETABLISSEMENT
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 SEVERITE
    1 SUPERIEUR
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 GALLOIS, AUGUSTIN
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 SAINTE-MARIE, PAUL DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 TOUVENERAUD, PIERRE
    3 AUTEUIL
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Le Vigan, 4 juin [18]66.
  • 4 jun 1866
  • Le Vigan
La lettre

Bien cher ami,

Reposez-vous tant que vous le pourrez, à présent que vous n’avez, ce semble, plus grand travail à faire. Profitez du départ des gens pour la campagne et soignez-vous.

Je reçois des lettres de la supérieure et je la plains de ce qu’elle ne trouve pas ce qu’il lui faudrait, mais ne dites rien de ceci. C’est mon impression personnelle plutôt qu’une confidence qu’elle m’ait faite. Nous vous avons renvoyé le Fr. Paul(1). Il était temps. Quelle illusion s’était faite le P. Hippolyte sur ce pauvre garçon! Quand donc nous trouverez-vous quelque chose de convenable? Les fonds que la supérieure avait promis au P. V[incent] de P[aul] nous font défaut(2). Il n’y faut pas compter. D’où je conclus que nous sommes assez embarrassés et que, si l’on pouvait vendre Clichy, ce serait fort utile; mais pour cela il faudrait avoir traversé une crise qui n’est pas près de finir.

Je vous dirai en grand secret que je pourrais bien vous envoyer l’an prochain le P. V[incent] de P[aul]. Il faut reconnaître que s’il réussit par un côté, il échoue complètement de l’autre. Il y a là des tiraillements très grands et auxquels il faut parer. Lui-même m’a positivement demandé de le débarrasser du fardeau. J’ai refusé, mais je vois qu’il faudra en finir par là. Pourriez-vous le loger? Le P. Pernet ou le P. Augustin pourraient-ils quitter Paris(3)? Je parle pour le mois de septembre prochain ou pour le mois d’octobre. Je ne crois pas possible que le P. V[incent] de P[aul] pût faire pour Auteuil. Ainsi ne comptez pas sur lui: il se tuerait, et je doute qu’il réussît. Il est en général trop peu bienveillant par nature, car c’est réellement un garçon d’une grande vertu. Je l’estime et je l’aime beaucoup; je l’aimerais encore plus si je n’apercevais pas souvent chez lui son habileté et aussi sa sévérité de jugement(4).

Adieu. Donnez-moi de vos nouvelles et des nouvelles, quand vous serez reposé. Mille fois vôtre.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
*Quid* du P. Laurent, qui a laissé ici les plus gais, les plus saints et les plus tendres souvenirs?1. Paul de Sainte-Marie. Le P. Picard avait trouvé un novice. Cela n'a pas marché. On le *lui* renvoie...
2. Voir *Lettre* 2768, n. 2: sans doute s'agit-il de la différence entre les 12.000 francs envoyés par Mère M.-Eugénie et les 25.000 dont parle le P. d'Alzon dans l'engagement qu'il prend le 10 mars 1866.
3. Le P. d'Alzon, qui a pu se rendre compte de ce que le P. Pernet avait entrepris à Paris (v. *Lettre* 2741 et n.), ne peut certainement pas envisager de l'éloigner de son oeuvre naissante... Dès lors, comment faut-il comprendre cette phrase?
4. Sur le P. d'Alzon et le supériorat du P. Vincent de Paul Bailly à Nîmes, voir les pages du P. Touveneraud dans *Documentation biographique* I, pp. 650-673.