- DR06_076
- 2809
- DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 76
- Orig.ms. ACR, AD 1408; D'A., T.D. 23, n. 877, pp. 205-207.
- 1 PROJET D'UNION AVEC LES ERMITES DE SAINT-AUGUSTIN
1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
2 DARBOY, GEORGES
2 GOUSSET, THOMAS
2 PEROUSE, JEANNE-MARIE
2 PIE, LOUIS
2 QUAGLIA, ANGELO
2 ROUSSEAUX, MARIE DU SACRE-COEUR
3 LONDRES
3 NIMES
3 POITIERS
3 ROME - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, 10 juin 1866.
- 10 jun 1866
- Nîmes
Vous devez souffrir des chaleurs, ma bien chère fille, et Rome doit commencer à vous peser un peu. Cependant les fêtes passées, les voyageurs partis, avant la canicule les Romains auront le temps de faire bien des choses pour vous, si vous les pressez tant soit peu. Je me permettrai de vous dire: Reposez-vous bien tout le milieu du jour, vivez à la romaine, promenez-vous le soir et faites, le matin, le plus d’affaires possible. Quoique vous soyez censée ne pouvoir vous aboucher avec votre consulteur, le diable sera bien fin s’il vous empêche de le découvrir. Je tiens énormément à ce que les Animadversiones ne soient pas envoyées à l’archevêque de Paris, et qu’elles le soient plutôt à d’autres évêques de vos amis, l’archevêque de Reims(1) par exemple, si on ne veut les envoyer ni à Nîmes ni à Poitiers. Au fond l’évêque de Poitiers, qui est sur les lieux, pourrait bien prier qu’on les lui adressât à lui. Cela ferait qu’on se dépêcherait de les rédiger avant son départ, sans que vous fussiez pour cela obligée de les accepter immédiatement. Voilà un an que j’ai reçu les miennes, j’y répondrai l’an prochain. Une visite de l’évêque de Poitiers au cardinal Quaglia arrangerait tout cela, et vous partiriez avec tout ce que vous pouvez souhaiter, l’approbation de l’Institut et les Animadversiones sur les règles.
Quant aux Augustins, vous comprenez que si vous pouvez avoir une participation à tous leurs privilèges, il faut en profiter d’autant plus que cela facilitera considérablement toutes les approbations, dont vous pourrez avoir besoin. Quant à nous, c’est autre chose. Je ne sais pourquoi il me répugne d’être sous les Ermites de Saint-Augustin. Il n’y a rien de moins ermite que nous. Ce que j’ambitionne seulement, c’est une église à Rome, mais cela viendra nécessairement plus tard. Pour la participation aux privilèges, indulgences, etc., je m’en occuperai dans un an ou deux, si je vais à Rome.
Soeur Marie du Sacré-Coeur est très souffrante et sera aux Invalides, l’an prochain. Si c’est une hypertrophie du coeur, je ne crois pas que Londres lui soit contraire. Par qui la remplacerez-vous? Voici la seule observation que je vous prie de faire. Nulle ville ne vous a fourni des vocations comme Nîmes. Soeur M. du Sacré-Coeur les éloigne, au lieu de les attirer. Ne serait-il pas temps de me donner quelqu’un, avec qui je puisse m’entendre? Mettez que je me trompe, mais il me semble que je m’entendrai pour cela avec Soeur Jeanne-Marie, à moins que vous n’y mettiez Soeur M.-Gabrielle. Mais alors il faudra la débarrasser du pensionnat. Voyez. L’an prochain, je ne m’occuperai probablement des Enfants de Marie qu’au point de vue de la vocation de quelques-unes, si je ne suis pas aidé. Je vous dirai, à votre passage, les motifs que j’ai de laisser un peu cette oeuvre aller comme elle pourra. Mais je vous parlerai longuement de cela, à votre retour, comme de bien d’autres choses.
Priez bien pour moi là-bas.
E.D'ALZON.