DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 85

10 jul 1866 Le Vigan GALABERT Victorin aa

Je ne puis envoyer personne pour septembre. – Une méprise du Pape. – Les Polonais renoncent à mettre des religieuses à Andrinople. – Francesco et Louis sont ici et travaillent bien. – Aimery. – La guerre n’est que suspendue et la crise financière est grave.

Informations générales
  • DR06_085
  • 2821
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 85
  • Orig.ms. ACR, AJ 157; D'A., T.D. 32, n. 157, pp. 142-143.
Informations détaillées
  • 1 BANQUEROUTE
    1 BULGARES
    1 FAILLITE
    1 GUERRE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 DIMITROV, LUIGI
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 NARBONNE, AIMERY DE
    2 PAYAN d'AUGERY, FRANCOIS
    2 PEREIRE, JACOB
    2 PIE IX
    2 POPOV, RAPHAEL
    2 RANDON, JACQUES-CESAR
    3 ANDRINOPLE
    3 ANGLETERRE
    3 BULGARIE
    3 FRANCE
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 ORIENT
    3 PARIS
    3 PRAGUE
    3 PRUSSE
    3 ROME
    3 SADOWA
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Le Vigan, 10 juillet [18]66.
  • 10 jul 1866
  • Le Vigan
La lettre

Mon bien cher ami,

Puisque vous voulez une réponse précise, je vous avouerai très franchement que pour le mois de septembre je ne puis vous envoyer quelqu’un. Ce ne sera pas un mal. Si Monseigneur ne veut pas de vous, vous le quittez en très bons termes; s’il vous veut, il vous le dira et, un peu plus tard, vous y reviendrez, après avoir été désiré. Rien dans tout cela ne me semble compromis; au contraire.

Le Pape, dans la première audience qu’il a donnée à la supérieure de l’Assomption, l’a prise pour la supérieure des Oblates et lui a demandé si elle partait pour la Bulgarie. Sur sa réponse négative, il a paru assez vexé(1).

Les Polonais renoncent à mettre des religieuses à Andrinople; ils l’ont dit à la supérieure de l’Assomption. Francesco et Louis sont ici(2). Ils s’étaient ennuyés à Nîmes; mais ici ils travaillent. On est content de leurs études, leur santé est bonne. On m’a fait piocher ces jours-ci, aussi ne puis-je tenir une plume. Je vous laisse, malgré la brièveté de ma lettre. Répondez-moi à Nîmes; mais à partir du 25 adressez vos lettres au Vigan. J’y serai du 1er août au 6 sept[embre]. Aimery(3), à son retour de Paris, a failli mourir d’une fluxion de poitrine. La guerre n’est, dit-on, que suspendue(4). Dieu sait ce qu’il fait, mais je crois que ses châtiments ne s’arrêteront pas là. Nous méritons bien davantage. La crise financière est affreuse en Angleterre. A Paris on prétend que Pereire(5) va plier boutique, à Nîmes, les faillites se succèdent.

Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Nous n'avons pas trouvé cette anecdote dans les lettres de Mère M.-Eugénie, mais elle a très bien pu la raconter oralement car, ayant quitté Rome le 4 juillet, elle vient de passer deux jours à Nîmes.
2. Les petits Bulgares devaient arriver à Marseille le 20 juin. Par suite d'un malentendu, leur accueil, qui avait été confié à l'abbé Payan d'Augery, fut manqué. Le 3 juillet, le P. Bailly a écrit au P. Galabert: "Nous venons de recevoir deux gentils Bulgares qui vont au Vigan se préparer à retourner en Orient".
3. Aimery de Narbonne.
4. La Prusse vient d'infliger une lourde défaite à l'empire austro-hongrois à Sadowa (3 juillet). La paix sera conclue à Prague le 23 août. Mais la France commence à se rendre compte du danger que représente désormais la puissance prussienne. "Nous aussi nous avons été battus à Sadowa", dira le maréchal Randon.
5. Jacob-Emile Pereire (1800-1875), le célèbre banquier qui finança la construction des chemins de fer français.