DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 88

11 jul 1866 Le Vigan MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

J’écris une lettre très forte à Soeur M.-Augustine.

Informations générales
  • DR06_088
  • 2823
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 88
  • Orig.ms. ACR, AD 1409; D'A., T.D. 23, n. 880, p. 208.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTION
    1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 VERON, PAUL
    3 AUTEUIL
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Le Vigan, vers le 11 juillet 1866](1).
  • 11 jul 1866
  • Le Vigan
La lettre

Ma chère fille,

Je n’ai que le temps de vous dire que j’écris une lettre très forte à Soeur M.-Augustine(2). Il importe que l’on sache, non pas l’effet qu’elle produira, – il y aura probablement explosion, – mais dans quel sens on usera de ses dispositions. Si elle doit faire des confidences à quelqu’un, il vaut mieux qu’elle rencontre un bon esprit qu’un esprit chagrin. Vous êtes prévenue. Je suis fatigué, mais je tiens à vous prévenir. Demain(3) je vous écrirai plus longuement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La réponse à cette lettre est du 12 juillet. On ne peut donc la dater du 13 comme l'ont fait les T.D.
2. Pendant le séjour de Mère Marie-Eugénie à Rome, l'attitude d'abord bienveillante de l'archevêché de Paris vis-à-vis des démarches entreprises par la fondatrice, changea du tout au tout. Le supérieur ecclésiastique des Religieuses de l'Assomption, l'abbé Véron, vicaire général de Paris, fera tout pour les faire échouer et se conduira désormais en inquisiteur soupçonneux et despotique. Il va trouver dans la communauté d'Auteuil des alliées plus ou moins conscientes, parmi lesquelles surtout Soeur M.-Augustine, religieuse de la première heure, mais qui fut toujours une source de difficultés pour Mère M.-Eugénie. En ce moment, sous prétexte d'"agir selon sa conscience", elle va manifester son opposition aux soi-disant nouveautés introduites dans la règle par Mère M.-Eugénie et se mettre à parler inconsidérément à M. Véron, sans souci des conséquences pour sa congrégation et aussi pour le P. Picard, aumônier d'Auteuil, et pour les Assomptionistes. Sans doute le P. d'Alzon a-t-il déjà appris la longue audience que M. Véron lui a accordée lors de la visite qu'il a faite à la communauté d'Auteuil le 4 juillet précédent, comme nous le rapporte le "Mémoire des Religieuses de l'Assomption dans le différend avec M. l'abbé Véron" rédigé en octobre-novembre suivant (Cop.ms. ACR, 2TE 1, p.45).
3. C'est sans doute ce mot et l'existence d'une lettre du 14 qui avaient fait proposer la date du 13 pour la nôtre.