- DR06_089
- 2825
- DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 89
- Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 403; D'A., T.D. 29, n. 60, pp. 65-67; QUENARD, pp. 42-44.
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 AMOUR DIVIN
1 CARDINAL
1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
1 COMMUNION FREQUENTE
1 COUVENT
1 CURES D'EAUX
1 DESIR DE LA PERFECTION
1 EVECHES
1 OBLATES
1 OUBLI DE SOI
1 PURIFICATIONS SPIRITUELLES
1 SAINTS DESIRS
1 SUCCESSION APOSTOLIQUE
1 VIE DE SACRIFICE
2 BRESSON, JUSTINE
2 COMOLET, MADAME
2 CORRENSON, AUGUSTINE
2 DAMENNE, LOUISE
2 DOUMET, BLANCHE
2 JEANNETON
2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
2 MERIGNARGUES, MADAME DE
2 REGIS, EULALIE DE
3 MONTPELLIER
3 SETE - A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
- CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
- Le Vigan, 13 juillet [18]66.
- 13 jul 1866
- Le Vigan
Ma bien chère enfant,
Il importe que vous mettiez tout votre appui en Dieu, et c’est pour cela que je tiens à ce que vous fassiez vos communions tous les jours. Il me semble que Notre-Seigneur peut seul vous donner le sentiment profond, vrai, de cette vie perdue en lui, où vous devez avancer de plus en plus vite ou lentement, sous le souffle de son inspiration. C’est l’amour de notre bon Maître qui doit consumer, purifier, transformer votre âme. Allez bonnement et simplement, mais avec cette loyauté qui, donnant, ne reprend plus ce qu’elle a une fois donné. Je vous disais qu’il fallait que chaque jour fût pour vous un an de noviciat. Sacrifiez-vous, devenez victime. Tout cela s’apprend surtout à la Sainte Table; c’est pour cela que je vous y pousse de toutes mes forces.
Soeur Louise devait aller chez [les] Dames de Saint-Maur. On lui a fait dire qu’il n’y a plus de place. Il y en aura peut-être chez les Dominicaines, à qui Mlle Doumet a écrit. Vous seriez bien aimable de prier Jeanneton, la couturière de Mme Comolet, de s’informer si les Dominicaines pourraient disposer de deux lits; autrement, Jeanneton serait assez bonne pour leur trouver un petit appartement, où elles pourraient faire leur ménage. Je pense qu’elles partiront lundi matin pour arriver à Cette, vers 8 heures, enfin par le train qui passe à Montpellier vers 7 heures. Je vous les recommande tout spécialement. On vous enverra un télégramme(1).
Quant à vous, ma bien chère enfant, je vous crois bien capable de tous les sacrifices d’amitié et autres; mais c’est précisément à cause de cela même que je veux user de votre dévouement avec ce respect qui vient de la profondeur même de l’affection. Restez tranquille par rapport aux Oblates. Il est à peu près certain que nous les aurons au mois d’octobre. Si nous ne pouvons les loger hors de la maison, nous les caserons moyennant une cloison, de façon à ce qu’elles soient tout à fait indépendantes et qu’elles puissent recevoir sans inconvénient. Mais je préférerais de beaucoup qu’elles fussent logées, pour la nuit, en dehors de chez nous. Pendant les quelques jours que nous passerons ensemble à la fin du mois, nous traiterons cette grosse question. Mais souvenez-vous que c’est vous, avec Eulalie et Isabelle, qui en êtes tout spécialement chargée(2). Et comme Isabelle a sa mère et Eulalie sa santé, c’est sur vous que cela retombe. Voilà ce qu’il faut bien vous persuader. Quant à vous faire Oblate vous-même, c’est une autre question. Je ne le voudrais qu’autant que vous seriez quelques-unes à vous y mettre, qui, vous trouvant d’une classe à peu près semblable, pénétreriez dans cette petite famille pour lui faire du bien et en recevoir, à votre tour.
Il ne faut pas oublier que Notre-Seigneur a formé le collège apostolique, c’est-à-dire le noyau de l’épiscopat et du Sacré-Collège, avec douze pêcheurs. Mais je ne [me] préoccupe pas de cela. Je tiens à ce que ma fille grandisse en sainteté, en perfection, en charité pour les âmes, en détachement et abnégation d’elle-même. Le reste doit s’abandonner à la Providence et à l’amour de Notre-Seigneur.
Adieu, bien chère enfant. Mille tendresses à Augustine. Vous savez tout ce que vous m’êtes, et c’est pourquoi je ne vous le dis pas.
E.D'ALZON.2. Voir *Lettre* 2494 et n. 1.