DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 103

24 jul 1866 Le Vigan GALABERT Victorin aa

Je ne pourrai vous donner deux prêtres avant deux ans. – Envoyer le diacre Peio ici pour le former. – Proposer à Mgr Raphaël de préparer un séminaire vraiment bulgare et une imprimerie et attendre, pour acheter, la tenue du chapitre.

Informations générales
  • DR06_103
  • 2840
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 103
  • Orig.ms. ACR, AJ 158; D'A., T.D. 32, n. 158, pp. 143-145.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE L'ENSEIGNEMENT
    1 ARMENIENS
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CLERGE BULGARE
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 FACULTES DE THEOLOGIE
    1 FRANCAIS
    1 FRERES CONVERS
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 OBLATES
    1 PRESSE
    1 RITE SLAVE
    1 SEMINAIRES
    1 UNITE DE L'EGLISE
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 HASSOUN, ANTOINE
    2 LAMPRE, BARTHELEMY
    2 PEIO, DIACRE
    2 POPOV, RAPHAEL
    3 ANDRINOPLE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 FRANCE
    3 KADI-KOY
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PHILIPPOPOLI
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Le Vigan, 24 juillet [18]66.
  • 24 jul 1866
  • Le Vigan
La lettre

Bien cher ami,

J’ai reçu hier soir votre bonne longue lettre de 22 pages. Je vais vous répondre très catégoriquement. Avant deux ans, je ne crois pas trop possible de vous donner deux prêtres. Il sera possible de faire ordonner Frère Alexandre et Frère Barthélemy, sujet très précieux, de 40 ans, sérieux, posé, ancien professeur et qui sera, je crois, par son ordre et sa méthode, la pierre fondamentale de votre école, parce que je lui crois le don d’enseigner. Ma pensée serait que vous proposiez à Mgr Raphaël de nous envoyer le diacre Peio(1) il se formerait d’abord au Vigan, puis à Nîmes; après quoi, on l’enverrait faire un tour à Paris, puis trois ou quatre mois à Rome. Lui et le Frère Barthélemy pourraient commencer le séminaire bulgare d’Andrinople; mais ce ne pourrait être que quand nous aurions tenu notre second chapitre, j’entends dans deux ans. D’ici là, si Mgr Raphaël m’en fait la demande, nous préparerons tout ce qui sera nécessaire; j’espère être sorti de mes difficultés d’argent. Vous viendriez en France au printemps qui précédera le chapitre. Si Mgr Raphaël veut y venir en passant par Rome, vous l’accompagneriez; nous tiendrions notre chapitre et vous repartiriez avec deux prêtres pour Philippopoli et un pour Andrinople, en tout quatre, vous compris. Nous aurions peut-être à vous donner des Frères convers, mais nous vous donnerions une fournée d’Oblates. Retournant avec vous, les inconvénients seraient bien moindres.

J’approuve entièrement votre manière de procéder envers les Polonais(2); mais enfin si on ne les veut pas, ce n’est pas notre faute. Il faudrait faire observer à Mgr Raphaël que, dans son école, tout devrait être bulgare et que les prêtres français qu’on y enverrait ou en prendraient le rite ou le laisseraient aux indigènes, selon qu’il serait plus utile à l’Union, et que ce serait à lui de décider. Dans ce cas, pour être allés un peu plus lentement, nous n’y perdrons rien. Je crois aussi que, sauf meilleur avis, il serait bon d’établir le séminaire plutôt dans le village où les familles riches vont passer leur saison d’été qu’à Andrinople même, afin d’avoir une ferme que l’on pût cultiver. Toutefois, je n’insiste pas; car peut-être serait-il préférable d’avoir une imprimerie dans le séminaire, comme Mgr Hassoun à Constantinople pour les Arméniens. L’imprimerie, le séminaire deviendraient un foyer de science théologique et de propagande très précieux(3). Si Mgr Raphaël approuvait le plan, je ne doute pas que nous ne pussions venir à bout de le réaliser; ce serait l’affaire de quelques années en y travaillant avec suite, et je maintiens qu’il faudrait s’y mettre sur-le-champ. Ainsi ayez une bonne conversation avec Mgr Raphaël, envoyez-moi Peio, que nous enverrons au Vigan quand il aura trop chaud à Nîmes. Puis, comptons sur la Providence et estimons-nous bien honorés de ce qu’elle veut se servir de nous.

Je me permets de croire que nous n’avons pas à nous occuper pour le moment de rien acheter; je vous assure que ce n’est pas l’envie qui me manque, mais l’impossibilité de tout combiner comme je le désirerais. Le premier chapitre général se tiendra au Vigan et j’espère que Dieu nous y accordera des bénédictions nouvelles.

Adieu, bien cher ami, et tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
*Résumé*. Envoyer Peio, proposer à Mgr Raphaël de préparer un séminaire vraiment bulgare, une imprimerie, et attendre, pour acheter, la tenue du chapitre.|Mille fois vôtre.1. Diacre que Mgr Raphaël souhaitait envoyer dans une maison assomptioniste pour l'y former. Le P. Galabert est d'avis d'accueillir favorablement cette idée. Finalement la santé du diacre s'opposera à sa venue en France.
2. Le P. Galabert est désireux d'éviter tout ce qui pourrait faire croire qu'il a profité de sa position auprès de Mgr Raphaël pour essayer de supplanter les Pères de la Résurrection, avec lesquels d'ailleurs il entretient les meilleures relations. Même si Mgr Raphaël lui-même lui demandait d'ouvrir une école à Andrinople, il ne pourrait le faire sans une permission expresse de Mgr Brunoni. Par contre, s'il lui demandait d'ouvrir cette école en un lieu où il n'y aurait pas déjà d'autres missionnaires latins pour le même but, il accepterait tout de suite en lui demandant seulement le temps d'avoir les hommes et les ressources nécessaires. Voilà ce que le P. Galabert a expliqué à Mgr Raphaël, puis rapporté au P. d'Alzon dans sa lettre du 4 juillet.
3. Une trentaine d'années encore, et ce foyer de science et de propagande naîtrait à Kadi-Köy.