DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 105

28 jul 1866 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Traînez en longueur. – Vous avez bien fait de demander un délai. – Soeur M.-Augustine. – Que N.-S. vous fasse tirer de cette épreuve toute la perfection à laquelle vous devez tendre.

Informations générales
  • DR06_105
  • 2842
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 105
  • Orig.ms. ACR, AD 1412; D'A., T.D. 23, n. 883, p. 211.
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
    1 POLEMIQUE
    1 RAPPORTS FINANCIERS
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 BOUIX, MARIE-DOMINIQUE
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 DARBOY, GEORGES
    2 DU LAC, JEAN-MELCHIOR
    2 FAUDOAS, SAINT-FRANCOIS
    2 FERRARI, GIACINTO
    2 MABILE, JEAN-PIERRE
    2 MIGNE, JACQUES-PAUL
    2 PIE IX
    2 VERON, PAUL
    3 AUTEUIL
    3 FRANCE
    3 PARIS
    3 VERSAILLES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 28 juillet [18]66.
  • 28 jul 1866
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je fais prier pour vous tant que je puis, car la situation qu’on vous fait est bien pénible. Je crois qu’il faut en effet gagner du temps. Puisque vous êtes en France, repartir aurait de graves inconvénients. Traînez en longueur. Quand l’archevêque verra la possibilité d’avoir à lutter avec tant d’évêques(1), il lâchera M. V[éron], qui n’ira certainement pas plus loin que votre lettre sans prendre des ordres.

Le Pape a défendu à Mme de Faudoas de quitter Rome avant d’avoir fini ses affaires. Puisque l’on vous a conseillé le contraire, vous avez parfaitement fait de demander un délai(2). Le Pape saura votre conversation avec B[ouix] et D[u Lac](3). Je ne serais pas étonné qu’il donnât des ordres en conséquence. Quant à Soeur M.-Aug[ustine], si elle se chausse de ses sup[érieurs] eccl[ésiastiques], elle n’en sortira pas. Hélas! elle qui voulait tant revenir depuis trois mois! Si je l’avais su, je vous l’aurais bien demandée, au moins pour un temps. Mais il me semble que Soeur M.-Thérèse est bien ce qu’il faut pour la mettre à l’ordre, si elle peut y être remise.

J’entre en retraite le 1er août jusqu’au 15. Je vous promets, ma chère fille, de demander pour vous tout ce que je pourrai de meilleur, afin d’obtenir que Notre-Seigneur vous fasse tirer de cette épreuve toute la perfection, à laquelle vous devez tendre.

Adieu, ma chère fille. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. A cause des prétentions du supérieur ecclésiastique de la maison d'Auteuil à examiner l'état financier des maisons situées dans d'autres diocèses.
2. Madame de Faudoas [le texte et l'édition - t.VI, p.106 - ont * Fandoux*] est la supérieure générale des Dames de Saint-Maur. - Ecrivant au P. Giacinto de Ferrrari O.P., Consulteur de la Congrégation des Evêques et Réguliers et Commissaire du Saint-Office, Mère M.-Eugénie a émis le souhait que, pour éviter tout conflit, l'affaire de l'approbation de la congrégation soit remise à novembre (23 juillet).
3. Bouix le canoniste et Du Lac, le journaliste du *Monde*, ami du P. d'Alzon, reçus par Mère M.-Eugénie le 26 juillet (lettre au P. d'Alzon du même jour).
Marie-Dominique Bouix (1808-1870) soutint les doctrines ultramontaines tant dans la presse que dans ses *Institutiones juris canonici* (1852-1870). Il fut rédacteur en chef de *La Voix de la vérité* de l'abbé Migne, collaborateur de *l'Univers* et fonda la *Revue des sciences ecclésiastiques*. En 1864, son ultramontanisme ayant indisposé Mgr Darboy, il quitta Paris, et l'évêque de Versailles, Mgr Mabile, le prit comme vicaire général (Dict. Biogr. Fr.).