DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 118

13 aug 1866 Le Vigan PICARD François aa

Vous ne me répondez pas. – Mes propos relatifs à Auteuil dans ma dernière lettre. – Cette bourrasque ne peut durer. – Mais il faudra sans doute porter à Rome la question des droits de la supérieure générale en face du supérieur local. – Les effets positifs de ma retraite. – Que le Conseil demande un autre supérieur à l’archevêque? – Et Clichy?

Informations générales
  • DR06_118
  • 2851
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 118
  • Orig.ms. ACR, AE 222; D'A., T.D. 25, n. 222, p. 176.
Informations détaillées
  • 1 CADRE DE LA VIE RELIGIEUSE
    1 CELLULE
    1 CHAPELLE DES RELIGIEUX
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CLOITRE
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 HUMILITE
    1 NOMINATIONS
    1 OBLATES
    1 POLEMIQUE
    1 REFECTOIRE
    1 RELATIONS DU PERE D'ALZON AVEC LES ASSOMPTIADES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 REPOS DU RELIGIEUX
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SOUMISSION SPIRITUELLE A JESUS-CHRIST
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    1 SUPERIEURE GENERALE
    2 DARBOY, GEORGES
    2 GOUY, MARIE DU SAINT-SACREMENT DE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PETER, MARIE-MADELEINE DE
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    3 AUTEUIL
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 PARIS
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Le Vigan, 13 août [18]66.
  • 13 aug 1866
  • Le Vigan
La lettre

Permettez-moi de vous demander, cher ami, si vous êtes malade. Voilà huit jours que je vous ai écrit, et vous ne me répondez pas(1). Je ne puis croire que vous soyez hors de Paris.

Je tiens pourtant à vous dire que je ne vous aurais peut-être pas écrit, comme je l’ai fait à propos d’Auteuil, si la bonne Soeur M.-Madeleine n’eût pas jugé à propos de garder quatre ou cinq jours les pièces qu’elle était chargée de me faire parvenir au plus tôt. Je ne pense pas qu’il soit convenable de suivre mes dispositions, tant que le vent soufflera si fort(2). Seulement je trouve que ce n’est pas la peine de tant se plaindre de [la] Soeur Marie du Saint-Sacrement, quand on a à faire à des gens comme [la] Soeur M.-Madeleine. Mais laissons cela de côté. Ce que je veux vous dire, c’est qu’il me semble impossible que cela dure.

Dans tous les cas, il y a une question à traiter. Un supérieur local a-t-il le droit d’empêcher une supérieure générale d’envoyer des religieuses dans diverses maisons où elles sont nécessaires? Cette question, je compte au besoin la poser à Rome.

Pour laisser cela de côté et revenir à moi, il me semble que ma retraite qui touche à sa fin m’aura fait du bien, ainsi que je vous l’avais annoncé. Mes immenses besoins de sommeil commencent à passer, et, quoique la retraite m’ait un peu tendu la tête, je crois que même au point de vue physique elle m’aura été bonne. Il me semble que je suis plus prêt à être le serviteur des âmes et des oeuvres, plus humble, plus charitable, [plus prêt ?] à abdiquer entre les mains de Notre-Seigneur un droit sur mon corps, mon jugement, ma volonté, mon coeur. Quant à faire, je m’en rapporte aux circonstances.

Souhaitez les bonnes fêtes à Auteuil, de ma part, j’écrirai après ma retraite. Si j’avais été sûr que [la] Soeur M.-Gonzague fût à Paris, je lui aurais peut-être écrit pour lui proposer d’écrire, elle et tous les membres du Conseil, une lettre à l’archevêque, afin de demander un autre supérieur. Si l’archevêque refusait, ce que je ne puis croire après ses anciens bons procédés [qu’]il pût ne pas l’accorder; que s’il refusait, ce serait au Conseil à demander à Rome s’il faut tenir compte d’une défense, comme celle de n’envoyer de sujets au dehors de Paris qu’après l’autorisation du supérieur parisien.

Moniales quae assistunt superiorissam… postulant, utrum liceat superiori ecclesiastico domus Parisiensis, in qua formantur novitiae, impedire quod religiosa professa mittatur in aliam domum particularem absque suo consensu.

Mais je suis en retraite. Adieu.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Vous n'avez donc encore rien fait pour Clichy(3).1. La réponse du P. Picard est datée du 10 août (voir *Lettre* 2849 n. 1). Il a même écrit à nouveau le 12 août et cette dernière lettre contient une information intéressante concernant la rue François Ier: "...la démolition de la petite sacristie nous oblige à encombrer la chapelle. Les huit mille francs qui dormaient en attendant la nouvelle chapelle nous donnent un cloître ou salle longue et cinq chambres.[...] Le réfectoire devient double de ce qu'il était par l'adjonction de la petite chambre du fond. Nous aurons donc neuf chambres, quatre anciennes déjà habitées, cinq nouvelles construites en briques et habitables à partir d'octobre. Une sacristie au fond du cloître..." Le 5 octobre en effet il lui annoncera la fin des travaux.
2. Dans sa lettre du 6 août le P.d'Alzon a confié au P. Picard que "sauf la supérieure générale", il portait moins d'intérêt que par le passé aux Religieuses de l'Assomption et il lui a fait part de son intention "pour l'an prochain à résumer ma vie ainsi : les religieux, le noviciat, les Oblates". Mais évidemment, lui dit-il aujourd'hui, dans la bourrasque actuelle son soutien leur reste acquis.
3. Pour la vente de la propriété de Clichy.