DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 132

23 aug 1866 Le Vigan DOUMET_PAUL_FRANCOIS aa

Pose de la première pierre d’une église à l’Espérou. – Une journée dans la montagne. – Varia.

Informations générales
  • DR06_132
  • 2866
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 132
  • Orig.ms. ACR AP 348; D'A., T.D. 34, n. 4, pp. 131-132.
Informations détaillées
  • 1 ANCIENS ELEVES
    1 BOIS ET FORETS
    1 PELERINAGES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 DOUMET, AINE
    2 DOUMET, MADAME AINEE
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 DOUMET, MARIE-CATHERINE
    2 FAVATIER, PAUL
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 MAGNE, ALFRED
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    3 ESPEROU, L'
    3 HERAULT, RIVIERE
    3 MEDITERRANEE
    3 NIMES
    3 OCEAN ATLANTIQUE
    3 VIGAN, LE
  • A MONSIEUR EMILE DOUMET
  • DOUMET_PAUL_FRANCOIS aa
  • Le Vigan, 23 août [18]66.
  • 23 aug 1866
  • Le Vigan
La lettre

Mon cher enfant,

Je te dois une lettre, depuis quelques jours. Il faut me pardonner. Nous avons ici un assez grand nombre d’élèves et d’anciens élèves, il faut leur donner un peu de temps; on ne peut rien faire pour ses amis absents.

Figure-toi que, dimanche, je suis allé sur l’Espérou poser la première pierre d’une église, que nous ferons pour de pauvres gens qui ont de la neige trois ou quatre mois de l’année. Comme c’est agréable! J’ai dit la messe en plein air. Moi qui suis vieux, je suis monté avec une voiture; d’autres nous avaient précédés, et, partis la veille, ils ont couché sur la paille(1).

Puis, nous avons dîné dans une maison, où le toit est fait de façon que l’eau qui tombe d’un côté va à l’Océan, l’autre à la Méditerranée par l’Hérault, dont la source est à un quart d’heure de là. Nous avons dîné dans un vrai cabaret, dont le propriétaire, s’il s’avisait de donner un soufflet à quelqu’un, le ferait tourner au moins six fois sur lui-même, comme une toupie. Dans ce pays-là, on prend des loups, et le fils de la maison a, pendant cet hiver, empoisonné trente renards. Si tu aimes la chasse aux renards, c’est là qu’il faut aller la faire.

En descendant, le Père Athanase n’avait que le dessus de son soulier; la semelle était restée je ne sais pas bien où. Moi, je suis descendu le soir même, mais il y en a qui ont continué leurs excursions à pied, et sont allés visiter des grottes, des cascades et des bois.

Si tu étais pensionnaire, tu serais soigné l’an prochain par des religieuses, mais ta maman te soignera encore mieux. Le Père Vincent de Paul est ici, depuis hier; il va repartir avec Alfred Magne(2) et Favatier, mais Favatier reviendra dans un mois pour se faire religieux. Moi-même, je serai à Nîmes le 30, de façon que je ne resterai pas longtemps sans t’embrasser.

Remercie de ma part tes grands-parents, qui ont été si bons pour le P. V[incent] de P[aul], et crois, cher petit, que je t’aime bien tendrement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Je pense que tu travailles toujours à devenir un saint. Mes compliments à Amélie, mes hommages à ta maman. Ne trouves-tu pas que j'écris presque aussi mal que toi?1. Un groupe de jeunes religieux quittera Le Vigan le samedi à 5 h. du matin. Le P. d'Alzon lui-même partira en voiture le dimanche 19 août à 4 h. pour être à l'Espérou à 8 h., y dire la messe et poser la première pierre (Germer-Durand à sa femme, 17 août).
2. Alfred Magne est en 4e au collège où Emile est élève de huitième.