DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 141

3 sep 1866 Nîmes PICARD François aa

Fondateur ou supérieur? – Le terme de M. Véron approche. – Déficit bien moindre que l’an dernier, au collège. – Dites au P. Pernet que je ferai prier pour ses filles. – Les Oblates d’ici font bon effet. – L’évêque est toujours très bien disposé pour Auteuil. – Catastrophes à Nîmes.

Informations générales
  • DR06_141
  • 2875
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 141
  • Orig.ms. ACR, AE 225; D'A., T.D. 25, n. 225, p. 178.
Informations détaillées
  • 1 ANIMAUX
    1 CHEMIN DE FER
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DEFICITS
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 EDUCATION HUMAINE
    1 FONDATEUR
    1 MALADIES
    1 MEURTRE
    1 OBLATES
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PETITES SOEURS DE L'ASSOMPTION
    1 SUICIDE
    1 SUPERIEUR
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    1 SUPERIEURE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CAYZAC, MARIE-DENISE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PERNET, ETIENNE
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VERON, PAUL
    3 AUTEUIL
    3 BEAUCAIRE
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 3 sept[embre 18]66.
  • 3 sep 1866
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Je rumine votre proposition. Etre fondateur, comme le désire la supérieure, ou supérieur sont deux choses bien différentes(1). Le premier titre me sourit, le second m’épouvante un peu. Je doute que sous Pie IX cela soit accordé. Faites prier, mais ne nous pressons pas.

Une supérieure résidant à Rome, et c’est le mieux, ce me semble. Pourtant M. Véron est le huitième supérieur, depuis que je m’en occupe(2). L’un dans l’autre, un supérieur tous les trois ans. Depuis quel temps M. Véron l’est-il? Il me semble que son terme approche, s’il n’est dépassé. Un peu de patience; cela ne durera pas.

Le P. V[incent] de Paul vous aura dit qu’au lieu d’un déficit de 24.000 francs, comme l’an dernier, celui de cette année pour le collège s’élève à 2.974 francs et quelques centimes, en comprenant les intérêts des actionnaires. C’est consolant. Ce qui ne l’est pas moins, c’est l’entrain des religieux et des professeurs que nous aurons l’an prochain, et le sentiment que nous nous remontons sur toute la ligne. A cet égard, il n’y a qu’une voix, et c’est le cas de dire: « Qu’est-ce qu’une bataille gagnée? C’est une bataille qu’on croit avoir gagnée ».

Dites au P. Pernet que je ferai prier pour ses filles(3). Je dirai demain la messe pour elles et j’y ferai communier les Oblates que nous avons ici. Elles font un très bon effet, ont une excellente tournure pour des filles qui ont peu ou point d’éducation. L’évêque est toujours admirablement disposé pour Auteuil.

Nîmes est attristé par trois catastrophes. L’avant-dernière nuit, quatre employés du chemin de fer ont été tués sur la route de Beaucaire. Hier un toréador tué par un taureau est resté sur le coup. Aujourd’hui un détenu de la maison centrale a tué un gardien, un de ses camarades et s’est coupé la gorge.

Adieu, très cher. Ne faites pas des choses comme cela. Tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Lettre du P. Picard du 22 août: "... si elle croyait l'obtenir et si vous y consentiez, Madame la Supérieure demanderait que le Supérieur général des hommes le fût aussi des femmes, par lui-même ou un de ses religieux". Et le P. Picard développe les avantages du système.
Et dans la lettre de Mère M.-Eugénie du 31 août: "Je voudrais bien que nous soyons à Rome sous le titre *Nemausensis* et que désormais il soit plus établi que vous êtes notre père, de sorte que ni vous, ni moi ne nions plus quand on dit que vous êtes notre fondateur. Quand vous irez à Rome pour nous *il faut* vous présenter comme notre père, puisque c'est ainsi qu'on m'a présentée au Pape."
2. Voir l'énumération de la *Lettre* 2848. C'est le 10 décembre 1840 que l'abbé d'Alzon a accepté la direction de Mère M.-Eugénie.
3. A Paris le 22 août, Soeur M.-Denise était décédée du mal contracté auprès des cholériques, mal dont la supérieure, elle aussi, était atteinte.