DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 153

1 oct 1866 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

A Bordeaux vendredi sans doute. – Démissionner serait manquer de courage, pense l’évêque. – Ce que l’on fait contre vous n’est-il pas le résultat d’un plan accepté par plusieurs? – La lettre de Soeur M.-Augustine et ma réponse. – Profitez de la situation pour être « un peu plus catholique ».

Informations générales
  • DR06_153
  • 2890
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 153
  • Orig.ms. ACR, AD 1422; D'A., T.D. 23, n. 897, pp. 226-227.
Informations détaillées
  • 1 CRITIQUES
    1 DETACHEMENT
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 ESPRIT FAUX
    1 GUERISON
    1 JESUS CHRIST VIE DU RELIGIEUX
    1 LACHETE
    1 PRISE DE VOILE
    1 VERTU DE FORCE
    1 VOEUX DE RELIGION
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 MENU, CAMILLE-STANISLAS
    2 PEROUSE, JEANNE-MARIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 AUTEUIL
    3 BORDEAUX
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 1er oct[obre 18]66.
  • 1 oct 1866
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je serai probablement à B[ordeaux] vendredi prochain(1), d’assez bonne heure. Je le désire du moins, si toutefois les chemins interrompus sur tant de points ne s’y opposent pas. Mgr de Nîmes a été, sans que je lui dise rien, de mon avis. Donner votre démission serait manquer de courage; il vous offre de faire faire toutes les prises d’habit et professions que vous voudrez. Mais, hélas! ce que l’on fait contre vous n’est-il pas le résultat d’un plan accepté par plusieurs? Je serais tenté de le croire.

Soeur M.-Aug[ustine] m’écrit une lettre, après laquelle je lui donne à entendre que les explications sont inutiles, qu’il vaut mieux arrêter toute correspondance, résolu que je suis de pencher vers ce qui me semble le véritable esprit de l’Assomption. Ce qu’il y a de pénible, c’est qu’elle bâtit ses imaginations sur certains détails vrais, de telle sorte qu’avec ses demi-erreurs (je ne veux pas dire ses demi-mensonges), on est plus embarrassé que si l’erreur ou le mensonge était complet. Je crois très sincèrement que vous devez profiter de la situation qui vous est faite pour être un peu plus catholique, c’est-à-dire moins fixée à un point(2), mais prête à servir Notre-Seigneur partout. Enfin, si Soeur Camille se soutient(3), vous aurez eu une belle preuve que la Sainte Vierge était de votre côté. Monseigneur me disait l’autre jour en riant « Je défends que Soeur Jeanne-Marie quitte le diocèse ». Il ne le défend pas, mais a une grande envie que vous nous la laissiez.

Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le vendredi 5 octobre. - Le P. d'Alzon partit de Nîmes dans la nuit du 5 au 6.
2. "Inspirer l'amour de la congrégation et non l'amour d'Auteuil", disait le P. d'Alzon le 18 septembre.
3. Si l'amélioration survenue dans son état de santé persiste.