DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 185

12 dec 1866 Nîmes PICARD François aa

Le protégé du curé de Neufchâtel. – Fr. Justin. – Mon article pour Mgr de Ségur. – Chaillot et Vincent de Paul. – Les *Animadversiones*. – L’effet produit à Rome par la supérieure.

Informations générales
  • DR06_185
  • 2926
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 185
  • Orig.ms. ACR, AE 234; D'A., T.D. 25, n. 234, p. 187.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 ANIMADVERSIONES AUX ASSOMPTIONNISTES
    1 CRITIQUES
    1 DIPLOMATIE
    1 PROTESTANTISME
    1 PROVIDENCE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CHAILLOT, LUDOVIC
    2 FAUDOAS, SAINT-FRANCOIS
    2 JAOUL, JUSTIN
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PEROUSE, JEANNE-MARIE
    2 SEGUR, ANATOLE DE
    3 CEVENNES
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 12 déc[embre 18]66.
  • 12 dec 1866
  • Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Comme vous ne me dites pas le nom du curé de Neufchâtel, je vous charge de lui écrire que je prendrai son protégé(1), quand il lui plaira; il n’a qu’à l’envoyer. Il faut, pour de pareilles oeuvres, compter sur la Providence. Je vous enverrai bien le Fr. Justin, mais à présent le P. Raphaël le retient. Je vais tâcher de briser ses liens. J’ai répondu sur mon article à M. de Ségur que je suis prêt à le refaire ou à le corriger, à condition qu’au lieu de m’envoyer une épreuve avec des marges plus grandes, comme je vous les avais demandées, on ne m’enverra pas des marges presque nulles. Homme admirable, le Chaillot a su tout le fin du voyage du P. V[incent] de P[aul](2). C’était évident. Aussi je ne comprends pas certaines finesses cousues avec du fil blanc. Je les laisse faire, mais j’en souris. Si [le] P. V[incent] de P[aul] était allé trouver Ch[aillot] et lui eût dit: « Je viens ici pour voir ce qu’il y a à faire avec les Augustins, et je ne vous dissimule pas que je profiterai de l’occasion pour traiter une autre affaire qu’on vous accuse d’avoir indignement embrouillée », Chaillot aurait éprouvé le besoin de se justifier. Le P. V[incent] de P[aul] aurait exigé des preuves de sa bonne volonté, tout en traitant avec les autres, et tout aurait été dit. Il n’eût pas été exposé à se voir accuser et à voir [accuser] la supérieure [d’]agir par adresse.

Je suis moralement certain que si les Animadversiones sont données, elles le seront aussi favorables que possible. Puis ces animadversiones ne sont que des choses à discuter et ne font rien à l’approbation, d’après ce que je sais par la supérieure g[énéra]le de Saint-Maur. Vous ferez de ceci l’emploi que vous jugerez à propos, mais je sais que l’effet produit à Rome par la supérieure n’a pas été bon. Elle s’est trop agitée. On lui a préféré la Soeur Jeanne-Marie. C’est absurde. Mais ceci me vient en dehors de tout ce que vous pouviez soupçonner. Le P. V[incent de Paul] me dit q[uel]q[ue] chose d’analogue, et la supérieure de Saint-Maur m’a donné à entendre qu’elle n’avait pas été assez tenuta(3).

Adieu, cher ami. Ne vous faites pas enterrer avant le temps.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Pourrez-vous m'envoyer un peu d'argent?1. Un jeune protestant, étudiant en théologie, qui désire passer au catholicisme et devenir prêtre (et, sait-on jamais, assomptioniste...). Le P. Picard propose au P. d'Alzon de l'accueillir au Vigan et de préparer une belle abjuration dans cette capitale des Cévennes... (10 décembre).
2. Du moins le P. Bailly le suppose-t-il (au P. d'Alzon, 7 décembre).
3. Le P. Picard répondit le 13: "... je le glisserai en temps utile. Il est bon qu'elle sache ces choses. Il n'y a que les vrais amis qui puissent le lui dire." Le P. d'Alzon lui-même avait déjà fait part de certaines critiques à Mère M.-Eugénie (*Lettre* 2925).