DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 195

29 dec 1866 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Je ne sais où passe mon temps. – Une lettre de M. Legain expliquant certains motifs de l’échec de votre affaire. – Laisser dormir jusqu’au printemps. – Le Séminaire français.

Informations générales
  • DR06_195
  • 2938
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 195
  • Orig.ms. ACR, AD 1432; D'A., T.D. 23, n. 910, pp. 239-240.
Informations détaillées
  • 1 CONTRARIETES
    1 CORRECTION FRATERNELLE
    1 DIPLOMATIE
    1 HUMILITE FONDEMENT DE VIE SPIRITUELLE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 SEMINAIRES
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BONALD, LOUIS-JACQUES-MAURICE DE
    2 DONEY, JEAN-MARIE
    2 FREYD, MELCHIOR
    2 LEGAIN, THEODORE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 MONTAUBAN
    3 NIMES
    3 ROME
    3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 29 décembre [18]66.
  • 29 dec 1866
  • Nîmes
La lettre

Il faut avoir une volonté acharnée pour vous écrire, ma bien chère fille: ma soeur qui est partie ce matin, le cardinal de Bonald qui vient se reposer chez l’évêque de Nîmes, les examens que je fais passer à la fin de l’année font que je ne sais plus ce que devient mon temps. Je veux vous souhaiter, je ne sais pourquoi, très particulièrement, cordialement et paternellement une bonne année de vrai père à vraie fille, et je ne puis vous dire combien la pensée que j’ai pu vous endolorir par ma dernière lettre(1) me cause, non pas de remords, je ne puis en avoir, mais de peine et me donne je n’ose pas dire un redoublement d’affection, mais de préoccupation à votre égard. Je voudrais tant vous porter une partie de vos épreuves.

Je reçois une lettre de M. Legain(2), v[icai]re g[énéra]l de Montauban, où il m’explique quelques-uns des motifs qui ont fait échouer votre affaire. Mon opinion est qu’il faut la laisser dormir jusqu’au printemps prochain. A cette époque j’irai à Rome, si je le puis, et nous pourrons arranger bien des choses. Si le P. Picard pouvait être envoyé par vous, serait-ce un mal? Pour moi, je suis convaincu que celui qui partira doit avoir ses coudées franches et ne bouger que quand tout sera obtenu. J’ai regret que le P. V[incent] de P[aul] soit revenu si vite(3), mais franchement je m’explique sa presse de revenir par les instructions qu’il recevait et qui, en opposition avec ce qu’il voyait, l’empêchaient de parler et de faire comme il aurait cru pour le mieux.

En allant à Rome, j’examinerai la grosse question du Séminaire français(4), dont les religieux ont proposé au P. V[incent] de P[aul] une réunion. Il faut bien prier pour savoir ce que Dieu veut.

Adieu ma fille. Bonne année à toutes vos filles. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La lettre du 17 décembre, qu'il lui a fait porter par le P. Picard (v. *Lettre* 2931). Elle l'en a remercié, et même si elle a écrit: "Du moment que vous n'êtes pas fâché, je suis très philosophe", elle n'est pas restée insensible, car elle a ajouté: "J'ai eu beaucoup d'occasions cette année de voir que je ne fais ni ne vois les choses pour le mieux." (20 décembre).
2. M. Legain succéda à Mgr Doney sur le siège de Montauban en 1871.
3. Ayant quitté Rome le 16 décembre, Vincent de Paul est arrivé à Nîmes le 18.
4. Fondé en 1853 pour accueillir des séminaristes français, il avait été confié aux Spiritains. Le supérieur de l'époque était le P. Melchior Freyd (1819-1875). Voir *Lettre* 471, n.6 et VAILHE, *Vie* II, p.483 qui montre que le P. d'Alzon ne fut pas étranger à la naissance de ce séminaire.