DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 214

29 jan 1867 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Chacun vous revient. – Dès lors, le meilleur est de laisser couler l’eau et de bien vous poser. – Je ne donnerai que deux conférences sur le Pape. – Rien de mieux que de se rapporter à Dieu pour les âmes les plus chères.

Informations générales
  • DR06_214
  • 2957
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 214
  • Orig.ms. ACR, AD 1434; D'A., T.D. 23, n. 913, pp. 241-242.
Informations détaillées
  • 1 CATHEDRALE
    1 DESSEIN DE SALUT DE DIEU
    1 MALADIES
    1 PAPE
    1 PATIENCE
    1 PREDICATION
    1 SANTE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 PIE IX
    2 VERON, PAUL
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, [29] janvier [18]67(1).
  • 29 jan 1867
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Vous avez eu la bonté de vous occuper de ma santé et d’en demander des nouvelles au P. V[incent] de P[aul]. Elle m’a, en effet, empêché de vous écrire pour votre fête(2) et en même temps de répondre à votre dernière lettre. Ce que le P. V[incent] de P[aul] m’a dit des dispositions de M. V[éron] me prouve qu’il faut laisser les choses se débrouiller. Chacun vous revient, de son côté, ou dira amen à presque tout ce que vous direz. Il me semble que le meilleur est de voir venir. On gagne tant à se bien poser, et de loin il me paraît que vous vous posez admirablement et que vos affaires prennent une tournure parfaite. Pourquoi alors se hâter? Laissez couler l’eau. Quant aux Romains, ils seront toujours les mêmes. Le temps fera plus que tout(3).

J’ai prêché hier à la cathédrale, mais je m’aperçois que je deviens vieux. Je m’étais proposé de donner 6 conférences sur le Souverain Pontife, je n’en donnerai que deux(4). J’ai bien prié pour vous. Pour le moment, c’est l’essentiel. Dieu sait ce qui nous convient, et rien de mieux que de s’en rapporter à lui-même pour les âmes les plus chères. Que savons-nous de nos vrais intérêts?

Adieu, ma fille. Mille fois vôtre, avec toute l’affection dont je suis capable.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le ms porte la date du *27* janvier, mais tous les témoignages, y compris celui du P. d'Alzon (v. *Lettre* 2958), concordent pour dire que sa première conférence eut lieu le lundi 28 janvier.
2. La fête du Saint Nom de Jésus qui, en 1867, tombait le 20 janvier (2e dimanche après l'Epiphanie).
3. Le décret d'approbation de l'Institut des Religieuses de l'Assomption par le Saint-Siège porte la date du 14 septembre 1867.
4. A côté des notes prises à cette conférence (BZ 1, pp. 13-23), le P. Bailly a écrit: "Prêchée *malgré tous* par le Père malade, après huit jours de remise". En effet, la première conférence annoncée d'abord pour le 21 janvier (v. *Lettre* 2951 n. 2) n'avait pu avoir lieu à la date prévue, par suite d'une subite indisposition du P. d'Alzon (*Semaine religieuse de Nîmes* du 27 janvier). Et voici ce que le P. Bailly écrit au P. Galabert le 30 janvier: "Le P. d'Alzon a cru le moment venu de donner quelques conférences sur l'attitude des catholiques en présence des luttes contre l'Eglise. Arrêté par des névralgies qui nous ont inquiétés, il a pu avant-hier, lundi 28 janvier, en donner une qui a eu un éclat extrême et dont la vigueur soutenue dépasse tout ce que j'ai entendu du P. d'Alzon. On n'a pris aucune mesure contre lui jusqu'à présent."