DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 220

21 feb 1867 Nîmes GALABERT Victorin aa

Grand intérêt de votre lettre. – Visite et promesses de M. Soubiranne. – Renforts possibles pour la mission bulgare. – *La Francia si disfa*.

Informations générales
  • DR06_220
  • 2965
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 220
  • Orig.ms. ACR, AJ 162; D'A., T.D. 32, n. 162, pp. 148-149.
Informations détaillées
  • 1 BULGARES
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ECOLES
    1 IDEES REVOLUTIONNAIRES
    1 JEUNESSE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONNAIRES
    1 OBLATES
    1 OPPORTUNISTES
    1 RELIGIEUX ENSEIGNANTS
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 ROYALISTES
    1 SEMINAIRES
    1 TRAVAUX AGRICOLES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BONNEFOY, BENJAMIN
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 GIRY, MADAME LOUIS DE
    2 LAMPRE, BARTHELEMY
    2 PERNET, ETIENNE
    2 POPOV, RAPHAEL
    2 SOUBIRANNE, PIERRE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 ANDRINOPLE
    3 PHILIPPOPOLI
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 21 février [18]67.
  • 21 feb 1867
  • Nîmes
La lettre

Les nouvelles apportées par votre lettre d’avant-hier m’ont très profondément intéressé(1), bien cher ami, et par un concours de circonstances très heureux, quelques heures après, l’abbé Soubiranne se présentait chez moi. Je lui ai fait des reproches au sujet du changement de destination des 4.000 francs(2). Il m’a promis de réparer le mal, pourvu que la demande soit faite en mon nom et non pas au nom des Capucins.

Il m’a promis: 1° un secours pour l’école de Philippopoli; 2° un secours pour le futur séminaire d’Andrinople, et il vous engage à prendre avec vous un ou deux Bulgares qui se destinent à devenir prêtres, afin que l’on puisse dire que le séminaire est commencé; 3° un secours pour les Oblates du Vigan.

Plusieurs de nos jeunes gens ne demandent pas mieux que de partir, mais cela me paraît imprudent. Si Pernet veut aller avec vous, je suis loin de m’y opposer; sinon, je mettrai à vos ordres le Fr. Barthélemy, qui est un homme sur qui on peut totalement compter. Il n’a contre lui qu’une certaine hésitation dans l’enseignement; mais je viens de le mettre ici professeur de troisième et, grâce au P. Emmanuel-Joseph, il se corrige tous les jours de ce défaut, de telle sorte que, pourvu qu’il ne soit pas avec quelqu’un comme le Fr. Benjamin, les choses pourraient parfaitement aller. Dans quelque temps, le Fr. Pierre vous sera d’un immense secours; il fait la cinquième en perfection, mais il faut que cela pousse. Mais on sent, à la confiance et au respect qu’il inspire, tout ce qu’il sera capable d’obtenir quand il sera prêtre. Il me semble que vous pouvez prendre avec vous sans difficulté le Fr. Benjamin(3). Que je voudrais pouvoir vous donner un ou deux Frères maîtres d’écoles! Il est bon, je crois, que les Polonais restent à Andrinople; mais ce ne sera pas notre faute, si nous y sommes appelés pour y diriger le séminaire. Il me sera difficile de vous envoyer des Oblates avant 16 mois, époque à laquelle vous viendrez les chercher pour les ramener après notre chapitre général(4).

Un des faits qui me frappent le plus dans votre double rapport, (dont je suis par parenthèse très content), c’est que si l’on donnait aux jeunes Bulgares des notions d’agriculture, on améliorerait leur position avant très peu de temps(5).

Il faut que vous sachiez qu’en France nous touchons à une révolution; voilà qui est parfaitement certain. L’horizon s’assombrit, les rouges s’agitent, les impérialistes perdent confiance. Le Pape disait à Madame de Giry: La Francia si disfa. Il paraît que ce qui a le plus de chance pour l’avenir, ce sont les républicains modérés unis aux Orléanistes.

Adieu, cher ami. Mille fois vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 2964 et n. 4.
2. Voir *Lettre* 2900 et n. 3.
3. A Andrinople où le P. Galabert va devoir s'installer à proximité de Mgr Raphaël.
4. Prévu pour la fin de l'été 1868.
5. Dans sa lettre du 23 janvier, le P. Galabert parle de trois rapports: un pour Mgr Brunoni, un autre pour Mgr Soubiranne et un troisième pour le P. d'Alzon lui-même. Nous avons une copie du rapport à Mgr Soubiranne. - En France aussi, le P. d'Alzon mettait beaucoup d'espoir dans l'amélioration matérielle et surtout morale par l'agriculture (voir VAILHE, *Vie*, II, pp. 194-196).