DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 239

19 apr 1867 Nîmes SAUGRAIN Hippolyte aa

Elèves et postulants. – J’ai administré ce matin Mlle de Régis. – Elle a fait ses voeux en présence de diverses personnes, dont Marie Correnson qui se pose tous les jours un peu plus comme la supérieure vraie de la maison de Nîmes. – Argent.

Informations générales
  • DR06_239
  • 2989
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 239
  • Orig.ms. ACR, AK 145; D'A., T.D. 33, n. 155, p. 91.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 ELEVES
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 EXTREME ONCTION
    1 OBLATES
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 VETURE RELIGIEUSE
    1 VOEUX DE RELIGION
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CHAMONTIN, CASIMIR
    2 CHAUSSE, JULES
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 DALMIER, NATHALIE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND,MADAME EUGENE
    2 MARTIN, ETIENNE
    2 MARTIN, MADAME
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 REGIS, MADAME CHARLES DE
    2 SALZE, THERESE
  • AU PERE HIPPOLYTE SAUGRAIN
  • SAUGRAIN Hippolyte aa
  • Nîmes, le [vers le 19 avril 1867](1).
  • 19 apr 1867
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

La mère d’Ulysse Martin(2) sort d’ici; elle me déclare qu’elle ne peut donner que 400 francs de pension. Je lui réponds qu’elle donnera ce qu’elle voudra, mais que plus tard Ulysse se remparera [sic] de ce qu’il n’aura pas eu dans le partage. Maubon et Chausse demandent positivement à être religieux. Chamontin y viendra peut-être et même probablement; il veut être moine, mais ne sait s’il sera dominicain ou assomptioniste(3).

J’ai administré ce matin Mlle de Régis. Elle a fait ses voeux en présence des Soeurs Nathalie et Thérèse, de Mlle Correnson qui se pose tous les jours un peu plus comme la supérieure vraie de la maison de Nîmes(4), de Mlles de Mérignargues, Coulomb(5), de sa belle-soeur et de sa femme de chambre; mais il est bien possible qu’elle soit morte avant Pâques(6).

Adieu. Si vous pouviez m’aider, pour le moment, de quelques cent[aines] de francs, vous seriez bien aimable. Le P. Galabert tire 1.000 francs, à huit jours de date; je ne sais comment les trouver.

Addio, très cher.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La réponse du P. Saugrain à cette lettre est du 21 avril 1867.
2. Ulysse Martin a pris l'habit le 2 mars sous le nom de Frère Etienne.
3. Joseph Maubon, Jules Chausse et Casimir Chamontin, élèves au collège de 1863 à 1867. Seul Joseph Maubon prit l'habit assomptioniste.
4. Marie Correnson a pris l'habit secrètement le 7 avril précédent, dimanche de la Passion. Le procès-verbal (AC O.A., voir *Les Oblates en France*, I, A 14-15), dont voici un extrait, explique les circonstances de la prise d'habit de la première supérieure générale des Oblates de l'Assomption. "Les raisons graves qui l'empêchent dans les commencements de l'oeuvre de se séparer de sa famille, nous ont décidé tout en lui donnant le voile bénit, à la dispenser de vivre quelque temps encore dans la Communauté dont elle doit être la Mère. C'est parce que nous sommes les témoins et les garants de ses dispositions que nous croyons pouvoir l'exempter de prendre l'habit religieux, quoiqu'elle soit prête à pratiquer toutes les vertus religieuses de sa profession. Cette dispense, à cause de la situation exceptionnelle de Mlle Correnson, ne peut, en aucune façon servir de prétexte pour une autre dispense. La novice a reçu le nom de Sr Marie-Emmanuel de la Compassion et a signé son nom sur le présent procès-verbal." Suivent également les signatures du P. d'Alzon et des sept Oblates présentes à la cérémonie. - Notons que le texte du procès-verbal a bien *Marie-Emmanuel* et que Marie Correnson a signé de même. Cependant toutes ses lettres seront signées *Emmanuel-Marie*.
Quelques jours plus tard, le 12 avril, Sr Emmanuel-Marie écrit au P. d'Alzon: "il est près de onze heures et pourtant il faut que je vous dise mon bonheur. [...] Oui, je suis contente d'être toute entière à N.S. et d'avoir été donnée par vous, aussi suis-je calme et ce jour est vraiment le plus beau jour de ma vie."
5. Ses amies, tertiaires et adoratrices.
6. Mlle de Régis mourut le vendredi de Pâques, 26 avril "à 6 h. du soir, avec tout le courage et la paix d'une sainte âme, ayant conservé sa connaissance jusqu'au dernier moment" (Cécile Germer-Durand à son mari, 27 avril), "elle a été revêtue aussitôt par les Oblates de son habit de religieuse" (P. Bailly au P. Hippolyte, 26 avril). - Le P. d'Alzon lui consacra une notice dans la *Semaine religieuse de Nîmes* du 5 mai et ébaucha une biographie qu'il dédiait aux Oblates.