DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 244

11 may 1867 Le Vigan GIRY_MADAME

Il n’y a qu’une vérité. – Je suis ici pour me reposer. – Les vers à soie réussiront-ils? – Nouvelles familiales. – Une relique de sainte Eulalie. – La famille impériale.

Informations générales
  • DR06_244
  • 2994
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 244
  • Orig.ms. ACR, AM 206; D'A., T.D. 37, n. 7, pp. 184-185.
Informations détaillées
  • 1 COLERE
    1 COURS PUBLICS
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 PAPE
    1 PARENTE
    1 REPOS
    1 SOUVERAIN PROFANE
    1 VENERATION DE RELIQUES
    1 VERITE
    1 VERS A SOIE
    2 BONAPARTE, EUGENE-LOUIS-NAPOLEON
    2 EUGENIE, IMPERATRICE
    2 EULALIE, SAINTES
    2 GIRY, LOUIS DE
    2 GIRY, MAURICE DE
    2 MAC-MAHON, PATRICE DE
    2 MALBOSC, MADAME PAULIN DE
    2 NAPOLEON III
    2 PIE IX
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 ROUSSY DE SALES, MADAME EUGENE DE
    3 NIMES, CATHEDRALE
    3 PARIS
    3 THORENS-GLIERES
  • A MADAME LOUIS DE GIRY
  • GIRY_MADAME
  • Le Vigan, 11 mai 1867.
  • 11 may 1867
  • Le Vigan
La lettre

Ma bien chère fille,

Je vous remercie de vouloir bien m’envoyer le discours du Pape, et de me fournir la preuve que je n’ai pas eu si grand tort de prêcher à la cathédrale un discours qui excita tant de colères(1), et où je disais tout juste ce que dit Pie IX. Il faut en prendre son parti, il n’y a qu’une vérité, et, dès lors, on ne peut en défendre qu’une. Les catholiques libéraux sont des gens qui préparent la mort de la société. Je vous conjure de n’être jamais catholique libérale.

Je suis ici pour me reposer un peu. Je vais, je viens, j’assiste à un moment solennel pour les Viganais. Les vers à soie réussiront-ils ou ne réussiront- ils pas? C’est la question que tout le monde se fait en se rencontrant. Eh bien! personne, de quinze jours, ne pourra y répondre d’une manière certaine. J’espère que l’indisposition de Louis, dont vous me parliez dans votre dernière lettre, n’aura pas eu de suite, puisque vous ne m’en dites rien dans votre lettre d’aujourd’hui. Quand donc revenez-vous définitivement? Vous savez qu’Alix(2) est partie pour Thorens, où sa belle-soeur est bien souffrante. J’ai eu de ses nouvelles, il y a deux jours; elles sont bien tristes pour Mme de Roussy. Ma soeur est encore à Paris, mais j’espère la voir bientôt revenir. Je ne sais plus ce qu’elle y fait, à moins qu’elle n’y attende le déballage complet de l’Exposition(3), que, pour mon compte, je n’ai pas la moindre envie de voir.

Seriez-vous assez bonne pour me procurer une relique de sainte Eulalie(4)? J’ai un motif tout spécial pour en désirer une. Je tâche de faire une petite biographie d’Eulalie de Régis. Si vous pouviez me fournir quelque renseignement, vous me feriez un bien grand plaisir. Le maréchal Mac-Mahon prétend qu’il faudra couper la jambe au petit prince Impérial(5), et qu’encore cela ne suffira peut-être pas. L’empereur a déclaré que, dans ce cas, il se jetait dans la République.

Adieu, ma bien chère fille. Mille tendresses à Maurice et mes plus affectueux souvenirs à votre époux.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La conférence du 28 janvier précédent sur les luttes contre l'Eglise (v. *Lettre* 2957, n. 4).
2. Mme de Malbosc, née Alix de Roussy de Sales. Mme de Giry est née Constance de Roussy.
3. L'exposition universelle et internationale de Paris fut inaugurée le lundi 1er avril par l'empereur et l'impératrice.
4. Deux saintes, qui peut-être n'en font qu'une, portent le nom d'Eulalie: Eulalie de Barcelone (12 février) et Eulalie de Merida (10 décembre), martyrisées toutes deux en l'an 304.
5. Napoléon-Eugène-Louis (1856-1879), seul enfant de Napoléon III et d'Eugénie de Montijo.