- DR06_248
- 2997
- DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 248
- Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 404; D'A., T.D. 29, n. 72, pp. 83-84; QUENARD, pp. 61-62.
- 1 D'ALZON FONDATEUR DES OBLATES
1 ENSEIGNEMENT
1 ERMITES
1 IGNORANCE
1 INFIRMIER
1 INTEMPERIES
1 LIVRES
1 MOINES
1 PENITENCES
1 PREMIERS RUDIMENTS
1 SERVICE DE L'EGLISE
1 SUPERIEURE
1 TRAVAIL DE L'ETUDE
1 TRAVAUX AGRICOLES
2 BRUN, AUGUSTINE
2 CHAUDORDY, ANGELINA
2 COMPAND, ALEXANDRINE
2 CORRENSON, AUGUSTINE
2 COULOMB, LOUISE
2 COULOMB, MADAME
2 DURAND, MARIE DE L'ANNONCIATION
2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
2 MONTALEMBERT, CHARLES DE
2 SALZE, THERESE
3 ANDRINOPLE
3 NIMES
3 ROCHEBELLE, FAUBOURG DU VIGAN
3 VIGAN, LE - A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
- CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
- Le Vivan, 15 mai [18]67.
- 15 may 1867
- Le Vigan
- *Mademoiselle Marie Correnson*
*Recommandée à Soeur Nathalie*.
Je commence à vous écrire, bien chère petite Mère, quoiqu’il soit de bonne heure et que le courrier ne doive pas encore arriver; mais j’ai à vous parler de deux choses. La première, c’est que le deuxième anniversaire de la fondation des Oblates est le 23 et le 24. Le 23, je serai ici; le 24 au matin, je serai à Nîmes. Prévenez Isabelle, Angélina et Louise(1); voyez ce que nous devons faire pour nos filles.
La seconde chose est que je me préoccupe des études. Je ne tiens pas beaucoup à ce que les Oblates de Nîmes soient des savantes, mais si j’envoie Soeur Augustine à Andrinople, je voudrais pourtant qu’elle fût en état de faire la classe. Il est probable que j’enverrai Soeur Alexandrine comme infirmière, quoique je n’aie encore rien arrêté. Mais dans ce cas, je voudrais bien qu’elle pût être à même d’écrire une lettre tant bien que mal. Ne dites rien, mais soyez assez bonne pour observer ce dont elles sont capables. Probablement je rappellerai Soeur Marie de l’Annonciation au Vigan, et alors je conjure que l’on mette Soeur Alexandrine un peu plus à l’infirmerie, comme je l’avais demandé. Je voudrais aussi que Soeur Thérèse se mît en état d’écrire un peu plus facilement et s’appliquât aussi aux règles du calcul, afin que, si j’en fais jamais une supérieure, elle puisse savoir au moins le plus indispensable.
Je viens de terminer le quatrième volume des Moines d’Occident(2), où il est question des moines anglo-saxons. J’en conclus qu’au commencement ils étaient fort ignorants, ne sachant ni lire, ni écrire. Pourtant peu à peu, et malgré les travaux des champs, ils s’instruisaient, instruisaient les autres, et leurs abbayes, qui d’abord n’étaient que des fermes, devenaient peu à peu des sanctuaires de la vertu, mais aussi de la science. Pourquoi n’en serait-il pas de même de nos pauvres Oblates?
J’observe encore que parmi ces moines, il y en avait qui se faisaient ermites et cependant rendaient d’immenses services à leurs frères. Je me demande pourquoi Augustine [ne] vous suivrait pas aux Oblates pour se livrer dans l’intérieur du couvent à la pénitence, à la sévérité de la règle, tout en vous rendant de très grands services inconnus(3). Toutefois, ceci n’est absolument qu’un point d’interrogation.
Depuis quelques minutes une grêle affreuse vient de ravager tout le vallon. On me dit qu’à Rochebelle il n’y a rien; c’est du pont du Vigan au Pont-de-l’Hérault que le mal s’est fait sentir. Adieu, mon enfant, tout vôtre en N.-S.
E.D'ALZON.2. Montalembert avait commencé la publication des *Moines d'Occident* en 1860. Les deux derniers volumes (IV et V) parurent en 1867.
3. Augustine Correnson a toujours souhaité devenir carmélite. Dans sa réponse du 16 mai, Mère Emmanuel-Marie écrit: "J'ai dit à Louise Coulomb que je ne désespérais pas qu'à la mort de sa mère elle entre chez les Oblates. Elle m'a dit que plus que jamais elle désirait faire la volonté de Dieu. Si Louise y venait, Augustine pourrait peut-être bien s'y décider."