DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 251

15 may 1867 Le Vigan PITRA Cardinal

Je ne pense pas que l’évêque de Nîmes accepte un auxiliaire. – Les religieuses et les évêques.

Informations générales
  • DR06_251
  • 2999
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 251
  • Copie du P. Emmanuel Bailly ACR, AO 213; D'A., T.D. 40, n. 10, pp. 90-91.
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATIONS DE FEMMES
    1 DIPLOMATIE
    1 DIRECTION PASTORALE DU DIOCESE DE NIMES
    1 DROIT CANON
    1 EVEQUE
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 FETE-DIEU
    1 PROCESSIONS
    1 SAINT-SIEGE
    1 SANTE
    1 SUPERIEUR
    1 VOYAGES
    2 MOUSTIER, LIONEL DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 ROUHER, EUGENE
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU CARDINAL PITRA
  • PITRA Cardinal
  • Le Vigan, 15 mai 1867.
  • 15 may 1867
  • Le Vigan
La lettre

Monseigneur,

Je remercie Votre Eminence de ce qu’Elle veut bien proposer pour décharger l’évêque de Nîmes du poids de ses tournées, mais je ne pense pas que jamais il accepte un évêque auxiliaire. Malgré la défense expresse de deux médecins, il vient de faire une visite pastorale d’un mois; il en est revenu tout enroué, mais il affirme avec une figure cadavérique que sa santé est très bonne.

Il faut accepter de le voir s’user avant l’heure, mais puis qui nous donnera-t-on après lui? C’est là ce qui fait trembler. Il compte partir de Nîmes le 1er juin et être à Rome pour la Pentecôte. Je ne l’accompagnerai pas, cette fois; il faut que je garde le diocèse et que je fasse les processions de la Fête-Dieu.

On dit que des décisions seront prises au sujet de certaines modifications canoniques. Il ne m’appartient pas de toucher à de pareils sujets; toutefois si l’on aborde la question des Congrégations religieuses de femmes et de leurs relations avec les supérieurs, quels que soient les inconvénients des rapports entre religieux et religieuses, ne sont-ils pas moindres, au moins pour la France, que les rapports entre les religieuses et les évêques, tels que nous en avons un certain nombre et tels que nous sommes menacés d’en avoir? J’aurais des faits inouïs à raconter à ce sujet.

Le discours de M. de Moustier sur le Luxembourg(1) a produit le plus triste effet à la Chambre. M. Rouher(2) en était furieux; le ministre de Prusse qui assistait à la séance de la Chambre en était tout désappointé.

Veuillez agréer, Monseigneur, l’hommage de mes plus respectueux et dévoués sentiments.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Au retour de la conférence de Londres, où venait d'être signé le 11 mai le traité sur la neutralité du Grand-Duché de Luxembourg.
2. Eugène Rouher (1814-1884) était ministre d'Etat depuis 1863, représentant le gouvernement devant les Chambres.