DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 271

27 jun 1867 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Les réactions de sa famille à son départ.

Informations générales
  • DR06_271
  • 3024
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 271
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 404; D'A., T.D. 29, n. 76, p. 88; QUENARD, pp. 67-68.
Informations détaillées
  • 1 PARENTS
    1 SOUFFRANCE SUBIE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CHABERT, LOUISE
    2 CHAUDORDY, ANGELINA
    2 COMTE, ANTOINE-THEODORE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
    2 CORRENSON, HENRI
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    2 PLEINDOUX, ALEXANDRE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  • A MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, 27 juin [18]67.
  • 27 jun 1867
  • Nîmes
La lettre

Ma bien chère enfant,

Vous pouvez penser si je vous ai suivie par le coeur toute la journée. Augustine vous aura écrit que tout s’est passé assez bien. M. votre père a bien dit quelque chose, peu de chose pourtant, – il a dit que ses filles n’avaient pas de coeur et que celle qui en avait le plus s’en allait, – Madame votre mère s’inquiète de ce que vous soyez partie sans bonnet. Augustine ne lui aura pas dit que vous n’en aviez pas besoin. M. Conte a annoncé votre départ, puis est allé dire la messe. Madame votre mère l’a fait redemander par Augustine, il a été prié d’aller porter la nouvelle de votre décision à votre grand-père. M. Pleindoux est allé voir votre mère; ils ont beaucoup pleuré ensemble. M. votre père n’a rien dit de tout le dîner. Votre mère et votre grand-père n’ont pu rien prendre. Je suis allé porter à Mme de Mérignargues la dépêche télégraphique du P. Hippolyte. M. Pleindoux sortait, Mme de Mérignargues lui a serré la main, en lui disant: « Docteur, permettez-moi de vous exprimer toute mon admiration ». Il s’est contenté de répondre: « Nous revenons au moyen-âge ». Je viens d’envoyer Louise(1) porter la nouvelle de votre heureux voyage à Madame votre mère. Nous verrons ce que cela aura produit. Malheureusement, Henry(2) ne saura pas me traduire les impressions. M. Conte est venu me voir. Mais j’étais sorti, je le regrette.

Angélina(3) est arrivée à 11 h., mais ne doit encore rien savoir. Je ne l’ai pas vue. Le temps a empêché la procession au prieuré. Somme toute, votre mère est profondément affligée, mais calme, M. votre père mécontent de façon à espérer que tout s’arrangera, et, quant à votre grand-père, je crois que Mme de Mérignargues a pris la bonne voie. Je pense que tous ces détails vous intéressent. Si demain j’en recueille d’autres, vous les connaîtrez.

Que Dieu bénisse votre première nuit au couvent! Mille choses à vos deux compagnes et à toute la communauté.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Selon toute vraisemblance il s'agit de Louise Chabert dont il est question dans la lettre suivante. Louise Coulomb, elle, est partie pour le Vigan avec Mère Emmanuel-Marie.
2. Frère de Mère Emmanuel-Marie, élève du collège de l'Assomption de 1858 à 1867.
3. Chaudordy.