DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 273

29 jun 1867 Nîmes CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Comment son départ est ressenti à Nîmes. – J’ai ri au nez du P. Vincent de Paul qui me conjurait de lui enlever la supériorité.

Informations générales
  • DR06_273
  • 3026
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 273
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 404; D'A., T.D. 29, n. 78, p. 90; QUENARD, pp. 69-70.
Informations détaillées
  • 1 CHEFS D'ETABLISSEMENT
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 JOIE
    1 LACHETE
    1 PARENTS
    1 SOLITUDE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VIE RELIGIEUSE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 CHAUDORDY, ANGELINA
    2 CHAUDORDY, MADAME
    2 COMTE, ANTOINE-THEODORE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 COULOMB, LOUISE
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Nîmes, 29 juin [18]67.
  • 29 jun 1867
  • Nîmes
  • *A la R. Mère Emmanuel-Marie Correnson*.
La lettre

Ma chère enfant,

Louise vient de me donner de vos nouvelles, et je crois, comme elle, que vous auriez pu lui attraper quelques jours de plus. Mais que voulez-vous? Il faut se dire que Dieu a permis ces quarante-huit heures de solitude, afin de vous fortifier par lui-même. Je vous arriverai après-demain. Je ne sais rien de chez vous. Il est à présumer que la visite de Louise et d’Isabelle à Mme votre mère sera froide(1), mais on attendait avec impatience une lettre de vous. Je sais qu’hier on a envoyé à la boîte pour savoir si vous n’aviez rien envoyé.

Quand vous serez tout à fait supérieure générale, vous saurez, ma fille, ce que sont les interruptions. Exemple, le P. Vincent de Paul sort de chez moi pour me conjurer de lui ôter la supériorité du collège et la donner à son frère. Je lui ai ri au nez, je lui ai dit quelques bonnes paroles et il est parti content. Pourquoi ce découragement? Parce que, depuis q[uel]q[ue] temps son frère ne dit pas exactement sa messe à l’heure fixée. Et voilà l’humanité! Maintenant tout est fini et apaisé.

Mon enfant, je pense bien à vous et je demande bien à Notre-Seigneur d’être votre tout. Revenons à M. Conte. Réellement, il est bien disposé pour vous, et je crois bien que si vous avez le temps de lui écrire un petit mot bien confiant, beaucoup de choses s’arrangeront. Angélina, arrivée depuis avant-hier, à 11 heures du matin, est venue enfin tout à l’heure. Je lui ai dit qu’un grand motif qui m’avait déterminé à ne lui rien dire, c’était la pensée de sa mère, avec laquelle il fallait qu’elle pût affirmer qu’elle ne savait rien. Je lui ai donné quelques détails et, à son émotion, j’ai bien vu que votre démarche la bouleversait.

Adieu, bien chère enfant. Augustine(2) n’est pas venue me voir ni hier ni ce matin. J’espère la voir ce soir.

Mille fois vôtre, ma fille.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Ici, vous ne sauriez vous figurer la joie des Oblates d'avoir une *Mère* à elles(3). Oui, mon enfant, prenez la largeur du coeur d'une *Mère*.1. Louise Coulomb et Isabelle de Mérignargues viennent de rentrer du Vigan.
2. Augustine Correnson.
3. Au Vigan la joie est la même: "toutes les Soeurs sont dans un ravissement incroyable depuis l'arrivée de leur Mère", a écrit au P. d'Alzon Isabelle de Mérignargues (27 juin). Nous avons encore le compliment qu'elles lui adressèrent le 2 juillet (*Les Oblates en France*, I, A 12-13).