DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 290

13 jul 1867 Le Vigan CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Quatre *Te Deum*. – Vos filles sont disposées à être de vraies apôtres. – Le gouvernement interdit la réception solennelle de Monseigneur.

Informations générales
  • DR06_290
  • 3045
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 290
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 405; D'A., T.D. 29, n. 81, p. 93.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE GRACES
    1 ELECTION
    1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
    1 GOUVERNEMENTS ADVERSAIRES
    1 JOIE
    1 OBLATES
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 COMTE, ANTOINE-THEODORE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Le Vigan, 13 juillet [18]67.
  • 13 jul 1867
  • Le Vigan
La lettre

Le Père V[incent] de P[aul] m’a appris votre entrevue avec vos parents, ma fille, et j’en ai été si joyeux qu’après avoir été lire le récit du R. Père au P. Hippolyte, je suis allé réciter un Te Deum à la chapelle; mais songeant qu’il n’y a pas longtemps j’en avais dit trois pour une affaire pénible, je n’ai pas voulu en dire moins pour une disposition providentielle qui me donne tant de bonheur; et comme il me semblait que je ne disais pas assez au bon Dieu combien j’étais content, j’en ai ajouté un quatrième(1). Dieu est bien bon, en effet, mon enfant, et nous voilà obligés de l’aimer par reconnaissance d’une belle façon.

J’ai vu vos filles, ce matin; elles sont bien disposées à être de vraies apôtres, allant partout où on les enverra, sans volonté, sans autre désir que de faire connaître Notre-Seigneur, et acceptant l’idée du martyre plus aisément, mais bien plus aisément que je n’acceptais vos infusions.

Adieu, ma fille. La joie me fait trembler la main et je ne veux pas que le plaisir d’apprendre ce qui vous est arrivé de bon me conduise à vous crever les yeux avec mes hiéroglyphes. Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Une dépêche m'apprend que le gouvernement s'oppose à ce que Mgr soit reçu solennellement(2). Entre nous, j'en suis bien aise à ce point de vue que cela nous vaudra quelques voix de plus et même beaucoup pour les élections du Conseil général(3). Veuillez le dire à Mme la supérieure générale.1. Voici le récit qui causa une telle joie au P. d'Alzon qu'il l'exprima par un quadruple Te Deum: "Nous avons reçu Mère Emmanuel-Marie (le ms a Marie-Emmanuel) ce matin à 4 h. 1/2; après la messe M. Conte est venu annoncer que Mme Correnson ne viendrait pas la voir. Elle s'est rendue néanmoins au Prieuré et Mlle Augustine est retournée auprès de Mme Correnson. La pensée de la Mère E.M. était, si l'on ne voulait pas venir absolument, d'aller elle-même embrasser ses parents avant de partir. Heureusement Mme Correnson s'est décidée, elle est venue et lui a dit que son père aurait tout au plus consenti à l'embrasser si elle était venue, mais qu'il n'avait pas voulu bouger. Mère E.M. satisfaite de ce premier pas de Mme Correnson et de la famille est allée alors très joyeusement chez son père, on a pleuré, il l'a appelée enfant *prodigue*, l'a embrassée. Elle lui a dit qu'elle ne pouvait croire qu'il lui en voulût et qu'elle ne lui demandait donc pas pardon. On s'est séparé en concluant que c'est bien triste, Mr Correnson trouve que ce costume est une caricature sur sa fille, mais père et mère ont été satisfaits de la pensée des Eaux, surtout si ce sont celles d'Ems que Mr Correnson préfère comme moins actives. On se réjouit aussi de son séjour auprès de Mme la Supérieure générale, auprès de qui on estime qu'elle gagnera beaucoup." (12 juillet).
2. Voir *Lettres* 3046, n. 2 et 3047.
3. Le P. d'Alzon se fait illusion. Voir notamment *Lettre* 3077.